Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 197]

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348 NOTICE NÉCROLOGIOUE SUR ÉDOUARD PHILLIPS.

mission centrale des machines à vapeur (*) contient la relation de quelques expériences entreprises pour savoir « si les tôles de chaudières peuvent se surchauffer pendant les arrêts des machines, et produire une vaporisation dangereuse lors de la remise en marche». C'est là une des formes bizarres de la théorie de la vaporisation rapide et dangereuse par suite du contact de l'eau avec des tôles chaudes. On a répété bien des fois depuis lors que l'alimentation d'une chaudière, dont les tôles ont rougi par suite du manque d'eau, pouvait produire une explosion pour cette raison. Le raisonnement indiquait cependant que la quantité de chaleur que pouvaient céder à l'eau les tôles échauffées était faible ; de récentes expériences de l'association de propriétaires d'appareils à vapeur à Manchester, ont montré que, contrairement aux théories anciennes, l'alimentation sur les tôles rouges abaissait en général la pression, loin de l'exagérer, si bien qu'il serait peut-être utile, lorsqu'une chaudière se trouve dans un

état dangereux, d'y faire entrer autant d'eau froide que possible pendant qu'on jette les feux.

En qualité de secrétaire-adjoint, Philipps à pris une grande part aux travaux de la commission centrale des machines à vapeur : nous.trouvons un de ses rapports sur une soupape Lemonnier et Vallée, dans les Annales des Mines (**).

Dans les Comptes rendus de 1851 (***), il décrit un ap-

pareil de jauge installé à la gare de Chartres, et consistant en un jeu de deux soupapes, l'une d'admission et l'autre de décharge, manoeuvrées alternativement de manière à remplir et à vider une cuve de capacité détermi-

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ÉDOUARD PHILLIPS. 349

Un rapport fait à la Société d'encouragement (*) par Callon, déclare cet appareil ingénieusement combiné ; il est très exact, sans demander de surveillance, et « fonctionne presque comme un instrument de précision ». Le premier travail important de Phillips touchant la

mécanique appliquée a été présenté à l'Académie en 18'50(1. C'est son important ouvrage sur les Ressorts en acier employés dans le matériel des chemins de fer. est divisé en trois chapitres, traitant de la théorie mathématique des ressorts, des formes les plus convenables à leur donner et des règles pour les calculer et d'expériences sur l'élasticité de l'acier. En outre, pour rendre plus facile l'emploi dans les bureaux d'études de ses formules théoriques, Phillips a publié un Manuel pratique, rédigé sous sa direction par M. Bournique, chef du matériel roulant du chemin de fer de l'Ouest (***). Ce manuel est encore aujourd'hui d'un usage fréquent. Les ressorts étudiés dans cet ouvrage sont ceux composés de lames, seuls en usage à cette époque pour la suspension des véhicules et pour leurs appareils de choc et de traction. Nous voyons dans le rapport fort détaillé de Combes à l'Académie ("*"*), sur le mémoire de Phillips qu'il n'existait alors qu'un seul travail théorique sur la question, limitée au cas des feuilles d'égale épaisseur, et établi d'après des formules de Clapeyron. En donnant la théorie complète du ressort à lames, en étudiant l'effet de toutes les dispositions qu'on peut lui donner, Phillips a rendu un grand service à la science et aux constructeurs du matériel des chemins de fer. Les résultats de la théorie de Philipps, ainsi qu'il le dit

née. (*) Annales, 4° s., t. XVII, p. 131.

() 5° s., t. I, p. 337. 1***) 2* sem., p. 244.

Bulletin, de mars 1852. (**) Comptes rendus, t. XXXI , p. 12 , extrait par l'auteur ; Annales (les mines, 5* s., t. I, p. 495.

Cl Paris, Caliban Gceury,

4852.

("") Comptes rendus, t. XXXIV, p. 226. Tome XIX, 1891.

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