Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 252]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

Distributions par soupapes. Les distributions par soupapes tiennent toujours une place honorable, et sous des formes déjà anciennes, notamment dans les belles machines du type Sulzer. La grande machine d'extraction exposée en 1889 par la Société de Marcinelle et Couillet est également munie d'une distribution à soupapes, les soupapes d'admission se fermant par l'action d'un déclic, à la commande du régulateur (système Lelong), comme dans les machines Sulzer. Plusieurs types de machines à soupapes ont été exposés à Vienne en 1888 : on en trouvera la description dans le Port. écon. des machines, février 1888. Les ouvrages de Buchetti, les Machines à vap. actuelles (1881) et de Uhland (trad. par de Laharpe), les Nouvelles mach. a vapeur (1879), donnent de nombreux détails sur ce genre de machines. Les distributions Distributions Corliss et dérivées. de ce genre sont en grande faveur aujourd'hui, et cette faveur est justifiée par la dépense modérée de vapeur de ces machines et par leur bonne marche : malgré la complication des mécanismes, il faut reconnaître que l'en-

tretien en est facile et peu coûteux, quand ils

sont

constamment bien soignés. On peut se demander toutefois si l'emploi du dash-pot ou ressort pneumatique pour le rappel des obturateurs d'admission est bien un progrès, et si les ressorts d'acier ne sont pas tout aussi effi-

caces tout en étant plus simples à entretenir. On sait que la distribution Corliss est caractérisée par la fermeture brusque de l'admission, variable au régula-

teur, et la très faible étendue des périodes d'échappement anticipé et de compression. !il

En outre, le déclenchement du déclic qui cause la fermeture de l'admission ne peut se produire que pendant le mouvement d'aller de l'obturateur, dans le mouvement

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oscillatoire qu'il reçoit de la machine, et non pendant son retour : il en résulte que l'admission ne peut varier qu'entre les limites 0 à 0,35 ou 0,40 de la course du piston ; au delà, elle dure pendant la course presque entière. Une étude détaillée des anciens mécanismes Corliss se trouve dans les Nouvelles macle. à vap., .Uhland, traduction de La Harpe (1879). Comme exemple de Corliss pure, nous citerons la machine du Creusot exposée en 1889 (Buchetti, M. à y. à

l'Exp. de 1889, p. 114) : nous nous permettrons seulement de critiquer la commande des quatre obturateurs à l'aide d'une sorte de grande étoile en fonte oscillante, disposition qui se retrouve d'ailleurs sur d'autres machines : cette pièce est disgracieuse, et il est toujours à craindre que la rupture d'un bras ne vienne paralyser la machine et obliger à une réparation coûteuse. On peut trouver que la limite de l'admission au tiers environ de la course du piston est parfois gênante, par exemple s'il s'agit d'une machine appelée à donner quelquefois des coups de collier, comme le moteur d'un laminoir (la Corliss est parfois employée à cet usage), et surtout si l'on applique ce mode de distribution aux machines compound, qui exigeront souvent une plus longue admission dans chaque cylindre. Or ce genre d'application était remarquable à l'Exposition de 1889: tandis que jusqu'à présent on se contentait d'habitude des distributions à tiroirs pour les compound, nous avons vu à l'Exposition l'emploi fréquent des mécanismes à déclic sur ces machines. Il est naturel de chercher à obtenir sur les compound les bons effets que ces mécanismes ont donné sur les machines à un cylindre : seulement le bénéfice sera moindre, car l'un des avantages importants de la compound est de bien se prêter à l'emploi des tiroirs,

en n'exigeant pas de grandes détentes dans

chaque cylindre et en pouvant recevoir, au moins pour Tome XVII, 1890.

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