Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 229]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

beaucoup de soin cette question du meilleur rapport de détente à adopter pour une machine déterminée.

semble avantageux de la comprimer dans cet espace libre. Cette conclusion est confirmée par quelques essais

L'espace libre des cy-

Corliss, essais décrits par M. Delafond dans les Annales des mines, 8e S., t. VI, p. 226.

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Espace libre des cylindres.

lindres, tenant au jeu nécessaire du piston à fond de course et aux conduits de vapeur, augmente notablement la consommation de vapeur pour un travail déterminé, surtout si l'on ne le remplit pas de vapeur comprimée jusqu'à la pression initiale pendant le retour du piston, en supprimant à temps la communication du cylindre avec l'échappement. La compression ne peut d'ailleurs être complète que dans les machines à échappement libre ou dans les machines à plusieurs cylindres successifs (sauf dans le dernier). Même si l'on corrige par la compression l'effet nuisible de l'espace libre sur la

consommation de vapeur, on aura toujours l'inconvénient d'un cylindre plus grand pour un travail donné, et une augmentation indirecte de la consommation de ce chef. Disons toutefois que la réduction du travail fourni par coup de piston dans un cylindre donné, due à la compression, est avantageuse dans certains cas, pour les locomotives notamment : à grande vitesse, sans la compression, la dépense de vapeur y serait supérieure à la production de la chaudière, et d'autre part, la réduction du volume des cylindres rendrait la machine absolument insuffisante pour les démarrages. Sauf dans des cas de ce genre, il y a évidemment

avantage à réduire au minimum l'espace libre des cylindres, comme on le fait dans les machines à distribution

Corliss et analogue. On peut seulement se demander si

l'on n'a pas, dans ces machines, trop négligé

la com-

pression : ainsi l'on trouve souvent, dans les Corliss, un espace libre égal ou supérieur aux 0,03 du volume engendré par le piston. Quand la vapeur à l'échappement a une pression voisine de la pression atmosphérique, il

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avec compression faits au Creusot sur une machine

influence des parois. La plus active des causes qui augmentent la consommation de la vapeur pour un travail donné est l'influence des parois, mise en évidence

par les recherches de l'illustre Hirn et de ses élèves. Pendant l'admission, un poids souvent considérable de vapeur se condense sur les parois du cylindre ; cette eau se revaporise partiellement pendant la détente, augmentant par là la pression à chaque instant, de telle sorte que les courbes de détente des machines se rapprochent ordinairement de l'hyperbole équilatère, tandis que la courbe de détente adiabatique a pour équation pvi,"5, const. ; mais la revaporisation a lieu surtout pendant l'échappement, refroidissant les parois et préparant la conden-

sation pour la course suivante. Ces faits, aujourd'hui bien connus, rendent compte de l'avantage des enveloppes de vapeur, qui, d'une part, réduisent, au prix d'une faible dépense de vapeur, la quantité totale d'eau condensée, et, d'autre part, augmentent la quantité revaporisée pendant la détente, et des machines compound et à plusieurs expansions, où les phénomènes de condensa-

tion dans chaque cylindre ont moins d'importance par suite du moindre écart des températures extrêmes de la vapeur.

M. Dwelshauvers -Déry a publié des travaux intéressants sur l'action des parois des cylindres : il a notamment donné des représentations graphiques de cette action dont l'aspect est saisissant. Nous donnons fig. 4, Pl. XIII, une de ces représentations. Le diagramme 1-2-3- 4 , relevé à l'indicateur sur le cylindre d'une machine à