Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 154]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

286

LES EAUX MINÉRALES DE CRANSAC.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR EDMOND FUCHS.

287

chlorures des eaux viennent aussi du gisement houiller.

Il ne nous appartient pas de donner un avis sur la valeur thérapeutique des sources nouvelles de Cransac. Nous nous bornerons à faire un simple rapprochement entre leur composition actuelle et celle des anciennes sources analysées à différentes époques (*)

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR

Les sulfates de chaux et de magnésie sont restés,

EDMOND FUCHS

comme autrefois, les sels dominants ; le sulfate d'alumine

est aujourd'hui en proportion beaucoup moindre, mais peut cependant jouer encore un rôle important dans certaines eaux à cause de ses propriétés astringentes. Le

INGÉNIEUR EN CHEF DES MINES Par M. A. DE LAPPARENT, ancien ingénieur des mines.

sulfate de manganèse, déjà signalé autrefois et considéré comme ayant une action tonique, se trouve en quantité sensible dans quelques sources. Les nitrates de chaux et

de potasse doivent certainement donner aux eaux des qualités diurétiques plus ou moins marquées ; sous ce rapport, les analyses nouvelles offrent avec les anciennes des différences très notables ; car la présence des nitrates avait été à peine indiquée précédemment. Il faut d'ailleurs observer que les proportions des divers éléments varient beaucoup entre les différentes sources actuelles ; pourvu que chacune conserve une composition à peu près constante, elles pourront être employées vraisemblablement dans des conditions et pour des affections variées.

Parmi les privilèges que le Corps des Mines doit à son

Inde particulier de recrutement, il en est un que peu de corporations pourraient se flatter de posséder au même degré : c'est l'avantage de compter dans ses rangs bon nombre de ces intelligences d'élite, qui ne se laissent enfermer dans les limites d'aucune spécialité, et peuvent, non seulement se mouvoir à l'aise dans les domaines les plus divers de la science proprement dite, mais encore

s'adonner avec succès, soit à la culture des arts, soit à celle des lettres. Parfois,

(*) Ossian Henry, 1840; Bureau d'essai de l'École des mines, 1849; Jules Lefort, 1863.

il est vrai, cette remarquable variété d'apti-

tudes a sa contre-partie dans un défaut d'équilibre physique. La lame, comme on dit, use le fourreau ; il semble que les facultés cérébrales aient absorbé à leur profit tme trop grande part des énergies corporelles et que le reste de l'organisme ne garde plus, contre les dangers extérieurs, une force de résistance suffisante. De fait, l'histoire du Corps des Mines offre de trop fréquents exemples de ces morts prématurées, qui viennent enlever à la fleur de l'âge, souvent à la sortie de l'École ou à