Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 308]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

sur les anciennes traditions; mais ce système finit par ne jamais être pratiqué, et on s'en écarta même singulièrement plus tard.

habituellement de trois, mais parfois aussi de quatre ans. Les élèves qui n'étaient pas hors de concours et étaient

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La durée normale des cours était de deux ans ; pour qu'un élève ingénieur pût être déclaré hors de concours,

astreints par suite encore à la scolarité concouraient chaque année, tous ensemble, sans distinction de promotion, et étaient classés d'après les résultats des

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épreuves sur une seule liste.

commencer son année et à repasser ses examens. L'obtention de tous les médiums ne devait pas dispenser de suivre à nouveau tous les cours une seconde fois pour

avait parlé de sujets de concours à donner aux élèves, et l'article fer de l'arrêté du 6 décembre 1816 avait mentionné huit sujets, depuis l'écriture courante jusqu'à de véritables projets d'exploitation ou de machines. En réalité, en dehors d'une analyse chimique de concours, ces exercices se réduisaient à l'exécution de simples dessins.

fallait qu'il eût obtenu dans une même année, le médium dans toutes les matières; sinon, il avait à re-

mieux posséder les matières. En outre, la quatrième année, ou tout au moins la troisième, lorsque l'administration eut refusé ce redoublement, devait être consacrée à un noviciat administratif consistant pour l'élève hors de concours à suivre obligatoirement les séances du conseil général des mines (*) En somme, suivant la façon dont ils passaient leurs examens, les élèves ingénieurs avaient une scolarité de deux ans (') seulement, le plus (*) Malgré l'obligation, il ne paraît pas que les élèves aient été jamais très assidus. Le premier conseil, plus pénétré de l'instruction technique que de l'instruction administrative a, de tout temps, écarté toutes les propositions de nature à introduire un enseignement sur cette branche de connaissances si nécessaires à l'ingénieur de l'État. La seule mention qu'on en trouve est la recommandation, plus

que l'injonction, écrite dans l'art. 3 de l'arrêté du 6 décembre 1816, qui porte que, dans la période de stationnement à Paris, entre la première et la deuxième année, les élèves « étudieront les lois et les règlements sur les mines ». Sur une proposition faite au conseil d'introduire un cours de législation et d'administration, il répondit qu'il était inutile, et que des élèves aussi distingués n'avaient qu'a lire une loi et des règlements si simples ! Ce singulier mépris de l'étude de la légis-

lation explique peut-être la façon si douteuse dont notre législation des mines a été appliquée sous le gouvernement de la Restauration. (**) Parmi les élèves entrés à l'École sous le gouvernement de la Restauration, les seuls dont nous voulions parler à ce point de vue, ceux qui n'ont été astreints qu'a deux ans de scolarité

L'article 20 de l'ordonnance du 5 décembre 1816

En 1840 seulement, parmi ses nombreuses et utiles innovations, Dufrénoy introduisit les deux projets de concours tels que nous les pratiquons aujourd'hui. Tous les renseignements qui précèdent concernent spécialement les élèves ingénieurs. Le conseil étendait éga-

lement sa sollicitude sur les externes, autant que le permettait l'insuffisance des connaissances qu'un trop grand nombre d'entre eux apportait alors à l'École, notamment en physique et surtout en chimie. Aussi, à peu d'exceptions près, les élèves externes n'étaient pas admis furent : Combes (prom. de 1820), Reynaud et Bineau (prom. de 1826), Le Play (prom. de 1827), Malinvaud (prom. de 1828) et de Sénarmont (prom. de 1829). Parmi eux Le Play s'était distingué à tel point que, à la suite du concours de 4829, le conseil, « frappé de la supériorité de M. Le Play dans toutes les parties de l'enseignement sans exception, de son application non interrompue, de sa conduite exemplaire et du succès extraordinaire qu'il vient d'obtenir dans le

dernier concours puisque, bien qu'il n'ait que deux années d'étude, il se trouve le premier en tête de la liste et a obtenu

1.597 points de mérite, nombre de points auquel, depuis la fondation de l'École des mines à Paris, n'a jamais atteint un élève, mème de trois années, demande au directeur général- un témoignage de satisfaction particulière ».