Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 307]

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NOTICE HISTORIQUE.

L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

peine besoin de dire, d'autre part, que le gouvernement de la Restauration, pas plus d'ailleurs que ceux qui lui succédèrent, ne répondit à ces ouvertures, et ne songea à acquérir et à exploiter les établissements miniers et minéralurgiques nécessaires pour la constitution de ces écoles pratiques (*) Ce ne fut en définitive que par des voyages, tels que la pratique s'en est conservée inaltérée, sauf diverses modifications dans les détails de l'application (1, que put être acquis l'enseignement pratique au (*) La question n'a été examinée tant soit peu sérieusement par l'administration supérieure qu'en 1837-1838, au moment où, en achetant l'hôtel Vendôme, on se disposait à donner à l'École des mines de Paris, dont la vitalité et l'utilité avaient fait leurs preuves par vingt ans d'une brillante existence, tous les développements que cette institution nécessitait.

Le plan alors discuté consistait à créer une école pratique, formant en même temps usine expérimentale, par un établissement composé d'une mine de houille et d'une usine à fer exploi-

tées directement par des ingénieurs des mines. Les élèves y auraient passé deux campagnes, d'un semestre chacune, entre leurs cours théoriques. Dans la première année ils devaient étudier particulièrement les détails, le premier trimestre à la mine, le second à l'usine ; ils auraient pratiqué les travaux manuels du mineur et du boiseur, du fondeur, du puddleur et du forgeron; levé des plans souterrains et superficiels ; dressé des devis de détail pour mine et usine. Dans la seconde année, consacrée à des études plus générales, ils auraient étudié des projets, avec devis, de travaux ou d'installations pour la mine et l'usine. Les élèves n'auraient fait des voyages d'étude en France et à l'étranger qu'après ce double stage. Le gouvernement recula devant la dépense de premier établissement que nécessitait l'exécution de ce plan. (**) Les modifications ont porté, avec le temps, sur la durée et l'itinéraire de ces voyages. Au début, les voyages suivant la deuxième et la troisième année d'études étaient réglés à 140 jours de durée ; leur itinéraire détaillé était fixé par le conseil sur la rédaction d'un de ses membres. Ces premiers itinéraires obligeaient it des stationnements prolongés (Jans un même établissement où l'on indiquait même à l'élève la

programme de ce qu'il aurait à faire. Des nécessités budgétaires firent réduire, par la suite, dès le début du gouvernement de Juillet, la durée de ces voyages à 100 jours ;

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dehors; l'usage s'établit promptement, par suite de ces nécessités, d'entendre chacun de ces voyages comme constituant une de ces campagnes prescrites par l'article 10' de l'arrêté du 6 décembre 1816. Il fut même entendu, à partir de 1820, qu'on considérerait comme première campagne, au sens de cet article, la période d'exercices pratiques à Paris, entre la première et la seconde année, comprenant les visites d'établissements et les courses minéralurgiques avec les professeurs (*). Le Conseil de l'École, plus pénétré de l'importance de l'enseignement pratique, et interprétant plus étroitement

l'arrêté de 1816, voulait, il est vrai, que les élèves ingénieurs fissent leurs trois campagnes de voyage, sans compter comme telle la période d'exercices de première année, et restassent par suite quatre ans à l'École; mais l'administration supérieure, désireuse de disposer au plus tôt de ses ingénieurs, ne voulut jamais accepter une pa. reille combinaison.

Cette scolarité de quatre ans se liait, du reste, pour le Conseil avec l'ensemble d'un système, reposant aussi fut ensuite laissé au choix des élèves sous la sanction d'un examen en conseil. Les usages ont varié suivant le temps pour les pays que les élèves pouvaient choisir, au moins, entre la deuxième et la troisième année ; le premier grand voyage a dû, à certaines époques, et notamment aujourd'hui, se faire nécessairement en France.

Ces renseignements sont relatifs aux voyages des élèves ingénieurs. Jusque vers la fin du gouvernement de la Restauration, l'administration s'est refusée à s'occuper des voyages d'élèves externes ; jusqu'en 1848 ils ont été facultatifs ; ils sont obligatoires depuis cette date, mais seulement entre la deuxième et la troisième années.

(*) Jusqu'en 1848, les élèves de première année n'ont pas

voyagé. De cette date jusqu'en 1856, les élèves ingénieurs ont dû

faire une courte excursion sur les chemins de fer des environs de Paris. Depuis 1866 on a repris, pour tous les élèves, ingénieurs et externes, le système d'un court voyage, de trois à. quatre

semaines, qui ne devrait être qu'un stage dans un seul district.