Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 291]

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NOTICE HISTORIQUE,

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

française ne crut pas, avec raison, devoir donner une

revivre l'école française, non pas telle que Chaptal l'avait assez singulièrement imaginée en 1802, mais telle que l'expérience avait amené à l'organiser. Elle dura théoriquement quelque vingt ans jusqu'en 1846. Si à cette époque

suite à, ces demandes: L'expérience faite de 1802 à 1814 avait suffi pour 'montrer l'erreur commise. Cette tenta-

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elle disparut officiellement (*), en fait elle avait cessé de fonctionner antérieurement, beaucoup par manque d'élèves, un peu, peut-être, par la faute des professeurs. En 1853, le gouvernement sarde afferma, et, en 1856, vendit ses mines et usines de la Tarentaise à une compagnie Franco-Savoisienne, qui les a exploitées avec activité jusqu'en 1865. A cette date, l'insuccès des recherches à Pesey, et l'appauvrissement du gîte de Mâcot, déterminèrent la

société à se défaire de ses mines, restées depuis totalement abandonnées. L'ancienne maison de ffirection de Schreiber, à Pesey, est devenue un simple lieu de villégiature pour son propriétaire et un pied-à-terre pour les alpinistes ; dans ces derniers temps il a été question d'en faire une station d'air ! Triste chute pour le siège de l'École des mines de Napoléon.

Dès 1858, la compagnie Franco-Savoisienne avait, d'ailleurs, abandonné l'usine de Conflans-Albertville pour établir une autre usine à plomb à Vizille. Les bâtiments de Moutiers, à la suite de l'abandon de l'entreprise par le gouvernement sarde, servirent à partir de 1856, à divers services publics : sous-préfecture, tribunal, etc.

Lors de la réunion de la Savoie à la France, des pétitions furent adressées à l'empereur pour qu'il rétablît à Moutiers une école destinée, sinon aux ingénieurs des mines, tout au moins aux gardes-mines. L'administration (") A cette date, le gouvernement sarde se décida à envoyer

ses ingénieurs se former à l'Ecole des mines de Paris. Les

deux premiers furent Q. Sella, l'éminent homme d'Etat, et Giordano, encore inspecteur général de 1" classe du corps italien, qui entrèrent à l'Ecole de Paris en 1847.

tive n'a servi qu'à établir l'habileté technique de Schreiber comme exploitant de mines métalliques (*) , et à pro-

voquer les belles et importantes études de Brochant de Villiers sur la géologie des Alpes. L'expérience eût été encore plus désastreuse si les professeurs n'avaient pris sur eux de transporter à Moutiers, autant que les choses le permettaient, les méthodes et l'organisation que le conseil des mines avait su créer dans l'École de la rue de l'Université. (*) Le souvenir de Schreiber a été longtemps conservé en Savoie; ses talents et son caractère commandaient le respect; sa bienveillance lui assurait l'amicale reconnaissance de tous.