Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 281]

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DES SELS DE STASSFURT.

NOTE SUR LE TRAITEMENT INDUSTRIEL

Le prix des 100 kilogrammes est de 90 francs. Un autre procédé, dû à M. Engel, a été récemment essayé par une Société française qui est venue établir une fabrique à Stassfurt, en vue d'obtenir du carbonate de

potasse par la transformation directe du chlorure de potassium. Voici le principe de la méthode Le chlorure de potassium est mélangé à une bouillie de magnésie, en même temps qu'on fait arriver dans la solution un courant d'acide carbonique sous une pression

de trois atmosphère. Il se produit alors un carbonate double de potasse et de magnésie, et du chlorure de ma* gnésium.

L'opération s'effectue dans de grandes chaudières cylindriques, en forte tôle, ayant 11 mètres de long, Im,40 de diamètre. La magnésie et l'acide carbonique sont obtenus tous deux par la calcination du carbonate de magnésie naturel, que l'on trouve abondamment à l'île d'Eubée. La décomposition du sel double s'obtient par une légère calcination sur la sole d'un four à réverbère et par dissolution dans l'eau. Enfin on espérait pouvoir utiliser le chlorure de magnésium produit par la réaction, pour la régénération de la magnésie, mais les essais tentés dans ce sens paraissent avoir échoué.

Acide borique. Les premiers essais pour extraire l'acide borique des sels de Stassfurt ont été faits en 1865. On a utilisé pour cela la stassfurtite et les résidus de fabrication du chlorure de potassium. Les ouvriers des fabriques stimulés par une prime im-

portante retirent à la main les fragments notables de

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stassfurtite avant le traitement du kalisalz. A la fin, il ne reste plus que de petits grains du minéral dans les résidus, qui sont traités pour sulfate de soude et kiesérite. On a essayé d'extraire de l'acide borique des résidus de la fabrication du sulfate de soude. Pour cela on les soumettait au lavage afin d'enlever les composés facilement solubles, puis on attaquait le borate de magnésie par l'acide chlorhydrique et on faisait cristalliser l'acide borique par refroidissement.

Par suite de la faible teneur en acide borique, le prix de revient était trop élevé pour que l'on pût lutter avec les produits de la Toscane.

Il est plus avantageux de partir de la stassfurtite fournie par l'exploitation directe, dont on a sous la main de grandes masses qui ne sont mélangées qu'avec très peu de matières étrangères. De 1866 à 1874, on retira de notables quantités d'acide borique de la stassfurtite par un procédé qui fut tenu secret. Il en est de même de celui qui est encore employé aujourd'hui dans deux grandes

fabriques des environs de Hanovre traitant la boracite de Stassfurt.

Voici la méthode suivie aujourd'hui dans les usines des environs de Stassfurt La stassfurtite est grossièrement broyée ; on en fait passer 105 kilogrammes dans une bassine de plomb avec une quantité d'eau suffisante pour humecter la poussière et former avec elle une bouillie homogène. La bassine est disposée de manière à être chauffée en dessous par les

gaz du foyer, sans être soumise à l'action directe des flammes. Elle repose ordinairement sur une assise en briques réfractaires ; l'interposition d'une plaque de fonte donne de moins bons résultats. La bouillie est fréquemment remuée avec une spatule en bois, et après deux heures, on détermine le départ de la partie liquide, par une ouverture de 3 à 4 centimètres