Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 280]

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NOTE SUR LE TRAITEMENT INDUSTRIEL

La principale difficulté provient de ce que la kainite

peu près pure n'est fournie par les mines qu'en très petite quantité. Presque toujours, cette substance est mélangée à de la carnallite, du sel gemme, etc., de sorte que la teneur en sulfate de potasse ne dépasse pas 20 à, 25 p. 100. Aussi les essais tentés dans ce sens n'ont-ils pas donné de résultats satisfaisants. On essaya alors d'utiliser l'acide sulfurique contenu dans la kiesérite. Une dissolution de sulfate de magnésie et de chlorure de potassium portée à l'ébullition fournit la réaction K

± 2 (Mg 0, S 0')

K 0, S03, Mg 0, S 0 + Mg Cl.

Le sulfate double de potasse et de magnésie est ensuite

dissous dans une quantité limitée d'eau. La moitié du sulfate de potasse se sépare à l'état cristallin, tandis que l'autre moitié reste dans la dissolution dont la composition répond à peu près à la formule KO,S0',2 (Mg0,S03).

On ajoute ensuite du chlorure de potassium qui donne du sulfate de potasse et du chlorure de magnésium K 0, S 0, 2 (Mg 0, S 0') + 2 K Cl = 3 (K 0, S 0') + 2 Mg Cl.

Le sulfate de potasse se sépare à l'état de grenu. Pour toutes ces réactions, il faut prendre du chlorure de potassium à peu près exempt de chlorure de sodium; autrement le sulfate de potasse serait mélangé de sulfate de soude. Malgré tous les efforts de nombreux fabricants pour faire passer .ces méthodes dans la pratique, les résultats n'ont pas été très satisfaisants ; le sulfate de potasse, ainsi préparé, a un prix de revient plus élevé que celui qui résulte de l'action de l'acide sulfurique sur le chlorure de potassium. Aussi aujourd'hui, c'est cette dernière réacti on qu'on applique presque partout. Le sulfate de potasse e st en partie livré au commerce, en partie utilisé pour

DES SELS DE STASSFURT.

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la préparation du carbonate de potasse, ainsi que nous le verrons tout à l'heure. Comme produit accessoire, on obtient de l'acide chlorhydrique.

Le sulfate de potasse sert principalement à la fabrication de l'alun. Il entre dans la composition de beaucoup de verres et est aussi employé comme engrais.

Carbonate de potasse. Avant la découverte du gite de Stassfurt*, la plus grande partie de la potasse du commerce provenait du lessivage des cendres des végétaux, du traitement des vinasses de betteraves ou du lavage de la laine. En 1861, le docteur Grtineberg introduisit à Stassfurt l'application à la potasse du procédé Leblanc concernant la soude.

Le point de départ est le sulfate de potasse que l'on fond sur la sole d'un four à réverbère avec du carbonate de chaux et du charbon. Il faut employer autant que possible du calcaire pur et du charbon exempt de cendres, car les impuretés donnent des composés insolubles avec le chlorure de potassium, et diminuent le rendement en potasse.

La fusion, le lessivage, l'évaporation des solutions, la calcination finale, sont des opérations trop connues pour que nous insistions sur elles.

La potasse de Stassfurt est très pure. Voici la composition des deux qualités qui sont livrées au commerce : Première sorte. Seconde sorte.

Carbonate de potasse Carbonate de soude Sulrate de potasse Chlorure de potassium

92,2 2,4 1,4 2,9

84,9 8,2

2,8 3,5

La potasse de première marque est blanche, grenue, et se dissout sauf un très faible résidu dans quatre parties d'eau. On l'utilise dans la cristallerie et dans l'industrie des savons mous.