Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 48]

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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

Si on l'abandonne au refroidissement lent, il se dépose successivement 1° A une température mal déterminée et d'une façon

peut-être progressive, du fer, Soit pur, soit faiblement carburé; 20 Au point IL, un siliciure défini de fer Fe' Si; 30 Au point L, de la fonte blanche, c'est-à-dire une solution sursaturée de carbone dans le fer dont le carbone se sépare au même moment sous forme de graphite. Ceci dans le cas d'une faible teneur en phosphore. Cette explication, d'ailleurs provisoire, et à laquelle

nous n'attachons qu'une médiocre importance, est la seule qui nous paraisse actuellement rendre compte, d'une façon à peu près satisfaisante, des faits d'observation. Nous avons été conduit à l' hypothèse du siliciure

dé-

fini Fe4Si par cette remarque que le ferro-silicium du commerce se rapproche souvent de cette formule. D'ailleurs, ce ferro-silicium se solidifie, comme nous le verrons plus loin, à 1.130 degrés, température qui concorde bien avec la position du point IL, étant donné que la présence de quantités variables de phosphore ou de man.

ganèse peut déplacer notablement les points de fusion. La portion de la fonte demeurée liquide après la solidification du siliciure serait une dissolution sursaturée de carbone dans le fer ; si on trempe avant Ir, la fonte reste blanche, comme le montre l'expérience. Si, au contraire, le refroidissement est lent, cette dissolution se solidifie à son tour en I,. dont la température coïncide bien avec celle de la solidification de la fonte blanche. Mais le carbone en excès, ne pouvant rester dissous après solidification, se précipite sous forme de graphite, et la

transformation plus ou moins complète en graphite du carbone qui pourrait rester dissous s'effectue et se poursuit par entraînement.

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L'abaissement progressif de L, lorsque la fonte est re-

fondue plusieurs fois de suite, s'expliquerait par une liquation de plus en plus parfaite des deux constituants. Le rôle du silicium dans les fontes grises serait alors, non pas de déplacer le carbone, comme on l'a souvent cru jusqu'à présent (opinion que nous avons partagée), mais de le concentrer dans une quantité de fer insuffisante pour le garder dissous à l'état solide.

Le manganèse, en augmentant la solubilité du carbone, annulerait ou diminuerait l'action du silicium. Quelle que soit la valeur, très contestable, nous le ré-

pétons, de cette interprétation, l'existence des points critiques I et II reste établie et appellera de nouvelles recherches, intéressantes pour la fonderie. C'est évidemment à ces points critiques qu'il faudra

rattacher certaines particularités encore très obscures qui ont été signalées dans l'étude des fontes grises. C'est ainsi que, d'après M. Wrightson (*), la fonte liquide se dilaterait, pendant et après la solidification, jus-

qu'à un certain maximum, pour se contracter ensuite. Ce fait, d'ailleurs contesté, parait cependant très vraisemblable si l'on songe que le point I. donne lieu fréquemment, non seulement à un arrêt du refroidissement,

mais encore à une élévation de température tout à fait analogue à la récalescence de Barrett pour les aciers. Ponte phosphoreuse , truitée. (Type des fontes de la Moselle.) confiné.

Tous les essais ont été faits dans l'air

Le chauffage et le refroidissement présentent quatre points singuliers, non compris le point de fusion que nous n'avons pu déterminer, même approximativement, On some physical changes occurring in Iran and Steel at temperatures. Journal of the Trou and Steel Inst, 1879, p. 418 et suiv., et 1880, p. 41 et suiv.