Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 43]

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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

confirmé et précisé ces anciennes données. M. Sorby distingue dans les fontes six constituants différenciés par leur aspect et leur inégale résistance aux réactifs chimiques 1° Le graphite ; 2° le fer pur; 3° le constituant dit

nacré, mélange de fer pur et de carbure de fer ; 4° un composé extrêmement dur caractéristique des fontes blanches ; 5° un résidu impur ; 6° de petits cristaux couleur de rubis qui pourraient être du silicium.

Ces divers éléments sont d'ailleurs en proportions très irrégulières dans les différents échantillons ; leur distribution et leur ordre même de cristallisation ne sont pas moins variables. M. Martens, après avoir constaté, de son côté, l'hétérogénéité des fontes, tire de ses observations les conclusions suivantes, qui sont maintenant très généralement admises, et que nous résumons rapidement

La fonte est une dissolution dans le fer fondu de

différents corps solides, liquides ou gazeux, qui peuvent être chimiquement combinés avec le fer ou mécaniquement dissous. La fonte liquide est donc analogue à une dissolution de plusieurs sels dans l'eau. Après la solidification, les éléments se séparent à l'intérieur de la masse ; ils ont une tendance générale à s'isoler les uns des autres et à se réunir en groupements individualisés. On peut considérer cette séparation comme une sorte de cristallisation, à laquelle le premier branle est donné par la formation de la plus petite particule de l'un

des éléments. Cette particule attire ses semblables et constitue, en croissant, les éléments de la structure qui apparaîtront ultérieurement à la surface des cassures du métal refroidi.

ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

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Les arrangements se poursuivent après la solidification.

La séparation des constituants demande un certain temps ; un refroidissement rapide maintient relativement

intacte la situation acquise à l'origine du refroidissement. »

Ces considérations nous paraissent très justes. Mais, s'il est établi que les fontes sont des mélanges fort complexes, on voit combien il reste à faire pour déterminer avec quelque certitude la nature exacte et les conditions de formation de la plupart de leurs constituants. La méthode du refroidissement, que nous avons appliquée à l'étude des aciers dans la première partie de ce travail, semblait de nature à donner aussi sur les fontes des renseignemenis intéressants.

Nous avons donc examiné une série d'échantillons types, tels qu'on peut les trouver dans le commerce; et les résultats obtenus ont été, en réalité, si nombreux, et, pour la plupart, d'une interprétation actuellement si difficile, que nous sommes presque réduit à n'en donner qu'une sèche énumération.

L'installation des expériences a été exactement la même que pour les aciers.

Les résultats sont consignés dans une série de tableaux annexes et représentés en partie par des courbes (Pl. H et III).

Toutes les courbes sont construites en prenant pour abscisses les températures, et, pour ordonnées, les temps compris entre les passages de l'index sur deux divisions successives de l'échelle transparente.

Les essais consécutifs faits sur chaque échantillon portent des nc's d'ordre 1, 2, 3, etc. Lorsqu'une nouvelle série d'expériences a été reprise sur une partie neuve du même échantillon, les numéros de cette série sont affectés de la mention bis, ter, etc.