Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 258]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

SUR M. DE CHANCOURTOIS..

qui embrassent les corps aciérants, ceux qui rendent les métaux cassants ou aigres ; enfin les associations natu-

propriétés des corps sont les formes sensibles des proprié-

relles que l'on retrouve dans les produits d'émanation

M. de Chancourtois , préoccupé de cette idée si profonde, a eu soin de marquer, sur son hélice, dans quelles limites peuvent osciller les valeurs réelles des poids atomiques, si difficiles, comme on sait, à fixer d'une manière absolue. Il a même émis l'opinion qu'un classement bien étudié pourrait servir à préciser les positions de ceux de ces poids dont la détermination est particulièrement délicate, ce qui revient à fixer les poids atomiques des corps d'après les analogies de propriétés qui les feraient placer sur des hélices définitivement connues. L'intersection de

des volcans et dans les matières filoniennes (*). Il a même fait une intéressante application de ces notions aux com-

posés du carbone et en a tiré, d'autre part, une théorie très originale Sur la Production naturelle et artificielle du diamant, dont la formation, dans cet ordre d'idées, s'effectuerait à basse température et par voie humide. Depuis la publication de cette puissante et originale conception, c'est-à-dire depuis 1863, les idéeS émises par

M. de Chancourtois ont été reprises par différents chimistes qui ont, en général, passé sous silence les travaux de leur devancier. C'est ainsi que Lothar Meyer, Mendeleef, etc., ont établi une classification générale des corps simples d'après leurs poids atomiques ; mais ils l'ont fait d'une façon beaucoup moins heureuse et sous la forme rudimentaire d'un tableau à double entrée. La Vis tellurique de M. de Chancourtois, qui demanderait une revision pour être en harmonie avec les nouvelles déterminations des poids atomiques et les nouvelles dé-

couvertes, n'en reste pas moins l'instrument le plus fécond de ces sortes de recherches (**). Elle fait clairement ressortir les relations numériques qui unissent les corps simples entre eux et met ainsi en lumière ce principe de philosophie naturelle déjà proclamé par Pythagore : Les

tés des nombres.

deux au moins de ces hélices fournirait un point dont l'ordonnée serait représentative du poids atomique cherché. H a, en outre, fait observer une sorte de dualité dans l'ordonnance générale des éléments, qui se suivent par paires, et une loi de récurrence très nettement visible sur les spires successives. Une autre conséquence féconde de la formule de Pythagore énoncée plus haut est celle de la relation entre les nombres premiers et les poids atomiques. Les corps simples, c'est-à-dire les seuls éléments fondamentaux non dissociables pratiquement, seraient ceux dont les caractères numériques correspondent aux nombres premiers, lesquels formeraient ainsi le symbole de la base encore si obscure de l'édifice des corps, comme ils constituent l'ossature de la série des nombres. Ce qui semble appuyer

cette hypothèse de la concordance parfaite entre les (") Rappelons que M. A. Cornu a trouvé, dans l'un des remplissages métallifères des filons de Freyberg, une de ces séries naturelles, formée de quartz, dé pyrite de 'fer et de galène dont les équivalents sont respectivement comme 1 : 2 : 4. (**) Dans les dernières années de sa vie, M. de Chancourtois avait entrepris ce travail et il s'était préoccupé de placer sur la vis tellurique les corps les plus répandus dans les remplissages .filoniens, représentés comparativement par leurs poids atomiques et leurs équivalents.

corps, éléments de la variété matérielle, et les nombres, éléments de la variété abstraite, c'est le rôle prépondérant que jouent, dans la vis tellurique, le nombre 4 et ses multiples, si importants, comme l'on sait, dans la théorie des nombres premiers. On voit, par ces considérations, à quelle hauteur d'abs-

traction M. de Chancourtois s'est élevé, et combien est