Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 189]

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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES

En admettant que la chaleur latente de réaction à pression constante L reste invariable dans l'intervalle de température considéré, et en représentant cette équation par une courbe dont les ordonnées sont les logarithmes des pressions et les abcisses les inverses des températures, on doit avoir une droite. Les expériences se placent, en effet, toutes bien régulièrement sur une droite, sauf la première pour laquelle la pression demanderait à être réduite de 10 millimètres. Il y a très vraisembla-

blement là une erreur d'expérience due à la rentrée de petites quantités de gaz dans le tube en porcelaine. Cette

expérience avait duré trois heures, et il est difficile de trouver des tubes qui tiennent plusieurs heures le vide lorsqu'ils sont chauffés au rouge.

L'équation rapportée plus haut permet de calculer la chaleur moléculaire de combinaison C204-1- 2Ca0 dans les conditions de température de l'expérience. On trouve ainsi

SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.

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Ces chiffres montrent que la tension de dissociation est égale à la pression atmosphérique vers 812 degrés. Ce chiffre est notablement inférieur à la température de cuisson rapide que j'avais trouvée égale à 890 degrés. La cuisson industrielle, qui est assez lente, doit se faire à température intermédiaire entre ces deux chiffres. On peut prendre en nombre rond 850 degrés.

Mortiers hydrauliques. Les produits hydrauliques se divisent en trois catégories bien tranchées Ciments; Chaux hydrauliques ; Mortiers de pouzzolane et chaux grasse.

L750, =

Tandis qu'à la température ordinaire. Li5o

38/.

L'écart est dans le sens qu'on pouvait prévoir d'après le jeu des chaleurs spécifiques. La valeur de la chaleur de dissociation ainsi trouvée, 28 calories pour un poids moléculaire d'acide carbonique, est d'accord avec une loi que j'ai formulée récemment (*)

et qui veut que le quotient

soit sensiblement constant

et renfermé dans les limites 0,021 à 0,026. On trouve, en effet 812 = o'°25. (*) Bull. de la Soc. cliim., mai 1887.

1° Ciments. Les ciments s'obtiennent en cuisant des mélanges naturels ou artificiels de calcaire et d'argile renfermant au moins 21 p. 100 et au plus 27 p. 100 d'argile. Mis en morceaux dans l'eau, ils ne s'éteignent pas comme la chaux, 'mais s'ils ont été finement pulvérisés au préalable, ils font prise et durcissent en se combinant à une partie de l'eau qui a servi à les gâcher et acquièrent au bout d'un temps suffisamment long une dureté considérable. Les ciments se divisent en ciments à prise lente et ciments à prise rapide. Les premiers sont cuits à une température beaucoup plus élevée que les seconds et suffisante pour les ramollir de telle sorte qu'à leur sortie dnfour , ils se présentent en morceaux scoriacés, compacts , très difficiles à pulvériser. Leur prix de revient est plus élevé, mais aussi, ce sont de tous les mortiershydrauliques ceux qui prennent la résistance la plus considérable. La lenteur de