Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 154]

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NOTE ,SUR LES PRINCIPALES EXPLOSIONS

virons du point C la vitesse devait être probablement très forte (*).

Conséquences de l'explosion. L' explosion se produisit le 7 novembre 1883, vers 8" 451fl du matin. A. cette heurei

les surveillants et firemen avaient terminé leur tournée et tous les ouvriers présents étaient au travail. L'équipe principale d'une centaine d'ouvriers, à Moorfield Pit, descendait à 6 heures du matin, et une petite équipe d'une douzaine d'hommes l'après-midi, en dehors des ouvriers à la journée ou à la pierre qui travaillaient tantôt le matin, tantôt la nuit. Trente-trois personnes, comprenant tous les ouvriers qui s'étaient sauvés de leurs chantiers, se trouvaient au bas du puits après la rentrée du directeur et d'un fireman dans les travaux où ceux-ci perdirent la vie. Un tourbillon de vent et de flammes descendant le jig Brow s'engouffra dans le niveau n° 1, dans le puits et idans la galerie de traînage mécanique. Les cages furent

coincées dans le puits et la recette du jour démolie de manière que la rentrée et la sortie par le puits Moorfield étaient devenues impossibles. Heureusement, il restait la communication avec le puits Whinney Hill, par laquelle les secours purent être organisés immédiatement. En dehors de la démolition des cloisons d'aérage, etc.,

limitée, comme nous l'avons dit, à la partie des travaux (*) En effet, au courant ayant parcouru les niveaux 2 et 3 à l'est du Iig-Brow se joignait ici la fraction d'air qui circulait directement par ce plan incliné. En admettant le chiffre de Va mètres cubes par minute comme total mesuré dans le retour d'air, soit 7m,6 par seconde, et en supposant que la moitié seulement passât par les galeries du point C, on arrive à une vitesse 3,8

soit près de 7 mètres dans les retours des galeries cloisonnées; sans doute les pertes réduisaient sensiblement ce chiffre, mais les circonstances doivent néanmoins faire préde

sumer une -vitesse fort exagérée.

SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES

ANGLAISES. 309

située sur le parcours du courant d'air au delà du dégagement de grisou, les effets mécaniques de l'explosion furent considérables dans le Jig Br010 et les travaux supérieurs où les rails avaient été arrachés et par places brisés et tordus violemment. L'ensemble de tous les faits dénotait que la direction de l'effort principal avait été celle du sud-ouest au nord-est et conduisait encore à faire admettre que l'inflammation s'était produite aux environs du point C. Conclusions et remarques Le jury chargé de l'examen de l'affaire conclut dans .son verdict à « un sudden outburst de grisou, la cause de l'explosion ne pouvant être définie. » Il nous semble, d'après ce qui précède, que les causes de l'explosion ne sauraient guère être douteuses. La division insuffisante du courant d'air et la vitesse exagérée du courant d'une part, l'emploi de lampes Davy d'autre part, expliquent suffisamment l'explosion. Depuis cet accident, les lampes Davy ont été remplacées par des lampes Marsaut. Les bords ne sont poussés qu'au moment où l'on en a besoin pour l'abatage des piliers, et des recoupes sont faites à des distances plus courtes lorsque cela est nécessaire, de manière à éviter les longues cloisons. On a aussi remplacé les foyers d'aérage par un ventilateur. Lors des travaux de sauvetage et d'exploration à la suite de l'explosion, on avait constamment la crainte de voir s'en produire -d'autres sur les foyers par le grisou que continuaient à dégager les soufflards, et si on les a évitées, c'est seulement parce qu'on a pu diluer le grisou dans le retour d'air par de l'air frais venant du puits descendant de Whinney Hill. Si l'inflammation n'avait pas eu lieu par les lampes Davy, n'aurait-elle pas pu se produire sur les foyers d'aérage, car le volume de grisou