Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 144]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

288 NOUVEAU RÈGLEMENT DE POLICE DES MINES

assez remarquable : les flammes, au lieu d'être plus longues que dans les expériences d avec les mêmes pous-

sières, étaient, au contraire, plus courtes de quelques mètres. 4° Coups de mine débourrants, le bourrage étant fait

à l'eau, en présence de poussières dans la galerie et de gaz. La Commission est arrivée aux mêmes conclusions que la Commission anglaise, savoir que le bourrage h l'eau n'évite pas, dans tous les cas, l'inflammation de gaz et de poussières ; cette inflammation et une explosion violente se produisent dans un cas en présence de 5 p. 100 de gaz seulement. La Commission ajoute, en outre, que,

d'après des essais faits dans plusieurs mines, les coups de mine à la poudre avec bourrage à l'eau ne produisent pas d'effets de projection suffisants. Essais avec d'autres explosifs. 1° Dynamite gélatine. On a fait huit essais avec de la dynamite gélatine de Nobel ; les coups de mine n'étaient pas bourrés, mais on enveloppait les cartouches de poussière. Sur quatre essais faits en l'absence de gaz, deux donnèrent une inflammation des poussières répandues dans la galerie en quantité de 25 kilogrammes et mise en suspension dans l'air avant le coup de mine ; la flamme s'étendait b 15 mètres environ (*). La Commission en conclut que trois explosions survenues aux mines de Hohndorf, en 1884 et 1885, d'où provenaient les poussières expérimentées et dues à des coups de mine tirés avec la même dynamite, peuvent s'expliquer en l'absence du grisou, dont la présence est difficile à admettre. Les deux autres essais, faits dans les mêmes conditions, ne donnèrent (") La Commission prussienne n'avait pas constaté d'inflammation avec moins de 4 p. 100 de grisou, les poussières étant simplement répandues sur le sol.

POUR LE ROYAUME DE SAXE.

289

pas d'inflammation; il en fut de même pour trois essais faits en présence de 1 112 à 2 p. 100 de gaz avec des poussières d'autre provenance. Enfin, dans le dernier essai, avec 3 à 4 p. 100 de gaz, il y eut encore inflammation jusqu'à une trentaine de mètres de distance. Les effets mécaniques furent insignifiants dans les divers cas d'inflammation.

2° Dynamite à la guhr.-L- Dans aucun des cinq essais faits en l'absence de gaz ou en présence de 2 p. 100 de gaz, les poussières ne furent enflammées ; la Commission en conclut qu'on peut considérer au moins les chances d'inflammation comme faibles (*). La Commission a fait encore des essais avec la dynamite et le bourrage à l'eau ; ces essais ont démontré, comme ceux en Angleterre et à Neunkirchen, que l'inflammation des poussières ne se produit pas dans ces conditions.

30 Ilellhoffite. La commission saxonne a constaté une inflammation de gaz dans une atmosphère qui en contenait 8 p. 100 en employant 50 grammes de hellhoffite liquide sans bourrage. Au contraire, avec un léger bour-

rage d'argile, elle n'obtint pas d'inflammation avec la même proportion de gaz et avec 25 kilogrammes de poussières facilement inflammables mises en suspension dans l'air. Les essais faits plus récemment à Neunkirchen (**), par la Commission prussienne du grisou, tendent à démontrer que l'emploi de cet explosif offre un grand degré de sécurité. (*) La Commission prussienne considère la dynamite à la guhr comme cessant d'être snre avec à 1/2 p. 100 de grisou et

même moins. (**) Bulletin de l'industrie minérale, t. I, Ir' livraison de 1887, p. 323, extrait par M. A. Simon.