Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 216]

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GISEMENTS DE MINERAI DE FER

DU CENTRE DE LA FRANCE.

Tous ces faits prouvent, au contraire, que le minerai est logé dans des cavités de roches plus anciennes : cette

dans le gisement par le roc calcaire) sont de même nature que le toit et le mur du gisement, à tel point qu'il est impossible de distinguer, dans leur structure, le point de jonction des deux terrains.

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conclusion se trouve confirmée par la ressemblance complète qui existe entre les roches des parois, du toit et du mur du filon.

Le minerai ne repose pas, en effet, sur le calcaire jurassique nettement stratifié, mais sur un tuf marneux ou un calcaire grossier, renfermant des noyaux de calcaire

lithographique, et présentant de nombreuses taches ocreuses.

C'est cette même roche qui forme les parois et le toit du filon, ainsi que permettent de le constater les travaux souterrains du bassin de la Chapelle. Dans les galeries au rocher, les mineurs rencontrent fréquemment, au milieu du calcaire blanc grossier qu'ils traversent, des noyaux de calcaire lithographique, auxquels ils donnent le nom de têtes. Nous avons souvent eu l'occasion d'observer des éboulements considérables de chambres d'exploitation abandonnées, qui s'étaient produits sur une hauteur de plusieurs mètres, et nous avons constaté que .les blocs présentaient une composition minéralogique identique à celle de la roche traversée par les galeries : comme cette dernière, ils étaient constitués par un poudingue à éléments jurassiques. Les galeries d'exploitation des miniè-

res de la Chapelle-Saint-Ursin montrent encore cette ' identité : ces galeries se trouvent tantôt au toit, tantôt au mur du gisement, et la roche traversée est toujours la même. C'est seulement à une certaine profondeur audessous des gisements exploités que se rencontre le calcaire jurassique nettement stratifié. D'ailleurs, cette identité des roches du toit et du mur a été depuis longtemps reconnue. Dans le mémoire déjà cité sur le bassin de l'Aubois, M. Beau s'exprime ainsi (*)

« Les barrages (formés

(1 Bull. Soc. géol., 2 série, XV, p. 677.

« Il nous reste à expliquer comment la ligne de jonc-

tion des deux terrains a pu devenir insensible ; mais,

avant de chercher à le faire, nous devons relater un fait important : la présence fréquente de calcaire blanc semblable au terrain lacustre supérieur sous le minerai, et entre celui-ci et le calcaire marneux (jurassique). « Il semblerait que la formation du minerai a été précédée et suivie d'un dépôt de calcaire lacustre blanc de même nature. De là proviendrait cette jonction si intime et cette soudure si parfaite, qu'on ne peut distinguer dans un barrage le point où le terrain supérieur s'est soudé au terrain inférieur. » Ainsi, toutes les observations démontrent l'identité de la roche du toit et de celle du mur ; et ce fait, aussi bien que ceux que nous avons déjà énoncés : existence de la che-

minée, inclinaison des parois, état de corrosion de ces parois, conduisent encore à cette conclusion nécessaire, que le minerai est logé dans des cavités d'une roche plus ancienne : la nature minéralogique de cette roche montre bien clairement qu'elle doit être rapportée au calcaire jurassique métamorphisé. De là résulte que les filons de la Chapelle peuvent être

représentés par la coupe (fig. 9, Pl. VI), et que l'on doit les considérer comme résultant de l'élargissement des fissures du calcaire jurassique, élargissement d'ailleurs mis en évidence par l'état de corrosion des parois. En outre, nous retrouvons pour ce mode de gisement tous les détails de structure que nous avons indiqués pour les gisements en poches': tantôt il offre une structure rubanée, par suite du passage graduel du terrage