Annales des Mines (1885, série 8, volume 8) [Image 336]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

les débris de

les vapeurs ammoniacales qui u

dégageaient des appareils réfrigérants, les débris de toute sorte suspendus aux constructions restées intactes, ren. (laient pénibles et même dangereux les travaux, poussés avec ardeur par les sapeurs-pompiers et les soldats. Une fois déblayée, la chaudière s'est montrée par. tagée en. trois fragments principaux (Pl. IX, fig. 1, 2) : 1° L'enveloppe extérieure à laquelle adhère le dônic de vapeur, entièrement séparée du foyer et paraissant être retombée sur lui ; 2° Le foyer intérieur auquel adhère le parement ante. rieur 30 Le parement postérieur entièrement isolé. Ce dernier a été trouvé sous l'enveloppe extérieure avec divers débris des appareils qui occupaient les étages supérieurs du bâtiment. Il est donc vraisemblable que la tôle entière de l'enve. loppe extérieure a été projetée à une certaine hauteur; elle est venue heurter et enfoncer le mur perpendiculaire 'à son axe qui bordait la courette et est ensuite retombée sur les autres fragments. L'examen de la tôle de l'enveloppe extérieure a révélé immédiatement la cause certaine de l'accident du 23 juin. Elle est, fendue totalement suivant une génératrice infé.

rieure, le long de la partie qui reposait sur la murette longitudinale séparative des carneaux. La cornière doublement rivée qui réunissait l'enve.

loppe extérieure au fond plat antérieur a été entière ment et régulièrement déchirée, de telle sorte que les tôles sont developpées suivant leur bord rectiligne,a peine entamé par quelques déchirures (Pl. IX, fig. 3).

A l'arrière la troisième virole du corps cylindrique s'est déchirée en pleine tôle irrégulièrement. En somme, -l'enveloppe extérieure a été projetée pree que entièrement développée. Elle est criblée de fissures

DANS LA BRASSERIE PHOCÉENNE A MARSEILLE. 633

accessoires, en général dirigées suivant les génératrices.

M. l'ingénieur Oppermann a donné des coupes détaillées à grande' échelle, qui montrent nettement les corrosions extraordinaires subies par la tôle dans toute la partie qui reposait sur la murette longitudinale. L'épaisseur y varie entre 12mm,5 et moins de 1 millimètre. 1° Coupe longitudinale (Pl. IX, fig. 4). Parallèlement aux génératrices et suivant le plan vertical passant par l'axe du corps cylindrique, les corrosions affectent une disposition régulière fort instructive : la première grande virole de l'avant conserve une épaisseur variant entre 12miti,5 et 11"11",8 jusqu'à 60 centimètres de la rivure circulaire qui

la réunit à la deuxième grande virole (formant manchon

extérieur à plus grand diamètre). Puis l'épaisseur décroît progressivement jusqu'à 1 millimètre et remonte brusquement à 12 millimètres sous le recouvrement.

La grande virole médiane présente également deux minima brusques de 2mm,2 immédiatement contre les deux rivures circulaires qui la relient aux viroles voisines, et remonte à un maximum de I Imm,1 à peu près en son milieu

Enfin la troisième virole (d'arrière), plus petite que les deux précédentes, offre, comme la première, une profonde érosion au voisinage de la rivure avec la seconde, à pic .du côté des rivets, à lent décroissement du côté opposé.

2° Coupes perpendiculaires à l'axe (PL IX,

fig.

5, 6 et 7).

Les coupes perpendiculaires à l'axe sont plus irrégu-: fières, mais témoignent aussi de profondes corrosions au voisinage des lignes de rivures longitudinales. M. Oppermann a constaté en outre que les rivures ont dû être mal faites ; ainsi, dans le voisinage de la grande ligne de rupture, certains rivets jouent dans leur logement, ils ont le corps usé, la tête entièrement rongée. Les trous des deux tôles à réunir n'ont pas toujours été