Annales des Mines (1883, série 8, volume 4) [Image 135]

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242 EXPLOSION D'UN BOUILLEUR DANS UNE SCIERIE A Bols.

dans ces conditions, il participe, en quelque sorte, à la fragilité d'une feuille de verre, qui résiste bien à une pression assez élevée, s'exerçant d'une manière continue sur sa surface et qui se brise sous le moindre choc; les métaux aigres sont, si l'on peut s'exprimer ainsi, des métaux fragiles, destinés fatalement à se rompre sous l'influence de mouvements brusques. Cet accident montre combien il importe aux construc.

teurs de se rendre compte des qualités des tôles qu'ils emploient, et combien ils doivent rechercher la douceur du métal.

Il ne suffit pas, ainsi que beaucoup se le figurent, que le métal supporte bien le travail de construction, et qu'il résiste à l'épreuve réglementaire d'une pression double de celle de sa marche normale ; la charge des tôles, quelque médiocres qu'elles soient, reste toujours, dans ces conditions, bien inférieure à la limite d'élasticité. On peut donc dire, sans craindre d'émettre une opinion paradoxale, que les constructeurs n'ont pas à se préoccuper de la résistance, mais qu'ils doivent s'attacher avant tout à employer des tôles douces, possédant un grand allongement, susceptibles de fournir des appareils doués d'une élasticité suffisante pour résister aux mouvements de dilatation et de contraction auxquels ils seront soumis. Des essais par traction pour mesurer la ténacité et la ductilité du métal, certainement très utiles, ne sont cependant pas indispensables; des expériences pratiques, par ployage , emboutissage et poinçonnage, pouvant se faire sur les rognures de tôles et susceptibles d'être exécutées par tous les ouvriers employés dans les ateliers de chaudronnerie, sont suffisantes pour renseigner le constructeur sur la qualité des métaux qu'il:met en :uvre. Dans les ateliers importants seuls, il y aurait, au contraire, tout avantage à faire procéder à une réception spéciale

à l'usine même; cette mesure est d'autant plus facile à

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appliquer, qu'il existe près de toutes les grandes usines des agents réceptionnaires, très experts dans la connaissance des métaux, qui pourraient être chargés de ce travail par les constructeurs. Cette question a du reste attiré tout récemment l'attention des associations allemandes pour la surveillance des appareils à vapeur, et leur syndicat a fait connaître l'ensemble des conditions qu'il y avait lieu d'exiger des tôles destinées à la construction des chaudières. Ces conditions, au point de vue des essais par traction, sont résumées dans le tableau suivant, pour des barrettes de om,15o de longueur. TÔLES

de coup de corps. d'emboutissage. de feu.

33 kilog. 35 kilog. 36 kilog. 7 p. 100 12 p. 100 18 p.100

Résistance à la rupture, sens du laminage Allongement, sens du laminage

Résistance à la rupture, sens perpendiculaire au 30 miog. 33 kilog. 34 kilog. laminage Allongement, sens perpendiculaire au laminage. . 5 p. 100 8 p. 100 12 p. 100

Les échantillons doivent pouvoir être pliés sans présen-

ter de fentes apparentes sur la partie convexe, dans les conditions données par le tableau suivant où les angles sont indiqués en degrés. EMBOUTISSAGE

CORPS

COUP DE FEU

ÉPAISSEUR

en

millimètres.

6- 7

perpendiculaire au au laminage. laminage. parallèle

10 - 11 12 - 13

50° 45 40 35

16 - 17

30 25

8- 8 14 -13 18 -19 20 -21

20

' 15

30° 25 20

15, 12 10

s

5

parallèle au laminage.

perpendi- parallèle culaire au au laminage. laminage.

80° 70 60 50

50° 40 35 30

110° 100

10

25 20 15 10

75 70 65 60

35

30 25

90 80

perpendiculaire au

laminage. 90° 80 70 60 50 40 35 30