Annales des Mines (1883, série 8, volume 4) [Image 46]

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ÉTUDES SUR LE BASSIN DE FUVEAU

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Quelque changement qu'apportent l'exécution des travaux et la revision ultérieure des tarifs, il ne semble pas vraisemblable que le sens dans lequel la comparaison des chiffres montre l'économie puisse être renversé, et la conclusion qu'on est en droit d'en tirer, c'est que, commandée par la nécessité la plus absolue au point de vue de l'assèchement, la galerie s'impose indépendamment comme moyen d'exploitation, à la condition qu'on la dirige et qu'on la dispose en raison du double but à remplir. Ce double but exige pour le sortage intensif une pente de 3 millimètres environ ; pour l'écoulement, une déclivité de 1/2 à i millimètre suffit. Il faut donc en réalite' deux galeries; la seconde sera faite quand la première, une fois terminée (celle à forte pente), on pourra l'attaquer par des lunettes en autant de points que l'on voudra, pour ainsi dire. Cela sera la véritable galerie d'écoulement ; elle ne présentera pas autre chose, sur une échelle grandiose, que ce que dans l'exploitation actuelle de Fuveau on appelle le Niveau. Mais s'il est reconnu que, logiquement, la percée de l'Étoile doit être à la fois utilisée pour le sortage du charbon en même temps que l'écoulement, il n'y a plus à chercher où il convient de la faire aboutir sur le rivage : c'est nécessairement au plus près possible des ports de Marseille. Et c'est ainsi que, par une suite de déductions paraissant assez serrées, s'est imposé l'emplacement actuellement choisi.

Et c'est aussi ce qui permet d'examiner rapidement main-

tenant une autre solution, qui a été mise en avant il y a peu de temps, et qui se présentait avec certains côtés séduisants. C'était, à vrai dire, la reprise de l'idée du tracé par la Malle, mais appliquée à un autre point du rivage. Le bassin de Fuveau ne se termine pas à la route d'Aix à 'Marseille; dans la vallée des Pennes et jusqu'au bord de l'étang de Bolmon et de l'étang de Berre, on voit les couches

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ET SUR UN GRAND TRAVAIL A Y EXÉCUTER.

supérieures des groupes de Rognac et de Vitrolles se profiler sur de grandes étendues. On s'est demandé si, en par-

tant soit d'un point quelconque de ces étangs, à la cote zéro, soit d'un point un peu plus avant dans les terres, mais à une cote encore assez basse, on ne pourrait pas, à l'aide d'un court travers-banc dirigé du nord au sud rejoindre le long de la chaîne de l'Étoile, et par conséquent sans avoir à traverser celle-ci, les couches exploitées dans les concessions aujourd'hui en activité. Avec ce sys-

tème, dit-on, peu de travers-bancs, possibilité d'attaquer la galerie en nombre de puits dont la profondeur moyenne serait médiocre et qui sans doute n'offriraient pas de très grandes difficultés d'épuisement. On a vu que dans le système exposé dans le cours de ce

travail, tout se tient dans les deux buts que remplira le grand ouvrage à réaliser. Mais laissons pour un moment ce point de vue de côté. Ne tenons pas compte de la ion gueur de 22 kilomètres de ligne droite qui sépare le point le plus rapproché de l'étang de Bolmon de l'extrémité occidentale connue de la Grande-Mine au quartier SaintPierre; de la hauteur nécessairement perdue proportionnellement à cette distance ; du travers-banc de 2 kilomètres au moins qu'il faudrait faire à l'extrémité ouest de l'ouvrage; admettons que les puits à faire sur toute cette ligne puissent se faire économiquement, sans épuisement trop et si l'on se reporte à ce que j'ai dit plus haut coûteux, du coût de la galerie du Rocher-Bleu, on se convaincra que c'est là une concession bien grave faite à la simplifi-

cation de la discussion, surtout si l'on observe que les puits auraient une profondeur moyenne supérieure à encore faut-il que les couches de charbon 100 mètres, existent à la profondeur convenable sur toute ou presque toute la lisière de la chaîne de l'Étoile. Or, c'est justement cela qui est absolument improbable, disons mieux, qui n'existe pas. Ce qui a pu tromper sur Tome IV, 1883.

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