Annales des Mines (1882, série 8, volume 2) [Image 22]

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NOTICE BIOGRAPHIQUE.

des progrès de notre industrie minérale. Entre temps,

P. G. P. LE PLAY,

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compagnèrent par terre jusqu'au lieu de destination, et il

donnait à l'Encyclopédie nouvelle (1848) un grand article, intitulé : « Vues générales sur la statistique, suivies d'un aperçu d'une statistique générale de la France. » L'oeuvre anonyme à laquelle Le Play vouait toute son activité, et dont l'administration avait tout l'honneur officiel,

expédia par mer un attirail complet d'outils de mine et d'en-

fut religieusement maintenue, de 1854 à 1848, dans la voie où il l'avait dirigée. La République de 1848 avait à faire des économies dans ses budgets : la loi de 1833

dans les steppes de la mer Noire, « où les herbes, écrit Le Play, s'élevaient parfois assez haut pour engloutir les

fut rapportée par une loi de 1848, et le Compte rendu condamné à ne paraître que tous les cinq ans, et plus tard tous les trois ans. Appelé le 20 juillet 1848 aux fonctions d'inspecteur des études à l'École des mines, Le Play quitta la Commission de Statistique. Le volume qui suivit son départ parut en i853; II comprenait les années 18117 à 1852, et perdait l'uniformité de composition si précieuse pour les recherches dans ce genre de publications périodiques. Le repos n'était pas fait pour Le Play. Après avoir donné

les mauvais mois de l'année à la publication du Compte rendu, il demandait et obtenait sans peine des missions à l'étranger. La Belgique, l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande furent tour à tour parcourues en 1835 et 1856; chaque mission donna lieu à un important travail concernant la production de la houille et du fer dans ces régions privilégiées. En 1837, il saisit avec empressement l'occasion d'étendre ses études aux confins orientaux de l'Europe. Un des plus

riches propriétaires de la Russie, M. Anatole Denuidoff,

désireux de jeter sur son nom un éclat autre que celui de l'or, avait conçu le projet de faire à ses frais une reconnaissance scientifique des terrains carbonifères du Donetz, sur la rive droite du Don, entre la mer Caspienne et la mer d'Azof. Chargé d'organiser l'expédition, Le Play s'adjoignit un personnel comprenant un ingénieur des ponts et chaussées, un géologue, un naturaliste, un dessinateur, qui l'ac-

gins de sondage avec quelques maîtres-ouvriers destinés à former et à diriger les manoeuvres pris dans le pays. Après avoir traversé l'Autriche et les Provinces danubiennes, l'expédition s'engageait avec admiration, en juin 1837,

chevaux » Chacun se mit à l'oeuvre suivant sa spécialité, et,

de retour en France, fournit son contingent, texte et dessins, à la publication de luxe qui compléta, en 1842, la libérale entreprise de M. Demidoff. La description des terrains carbonifères fut la part de Le Play dans cette oeuvre commune. Mais, dès 1858, il avait adressé au ministre du commerce d'intéressantes lettres sur l'organisation économique et commerciale de la Russie méridionale. Ces lettres doivent se trouver dans les archives du ministère. La campagne scientifique du Donetz eut pour Le Play des conséquences tout à fait inattendues. M. Demicloff possédait dans l'Oural de riches mines d'or, de platine, d'argent, de cuivre et de fer. Ces mines, livrées à d'inhabiles directeurs, étaient exploitées suivant de routinières méthodes, aussi dispendieuses que peu productives. M. Demidolf, qui avait été à même d'apprécier la puissance organisatrice de son collaborateur, soumit ces méthodes à son examen. Un premier voyage dans l'Oural, fait en 1844, démontra sans peine à Le Play toute leur imperfection, et, après avoir étudié, soit sur place, soit à Paris, les améliorations dont elles étaient susceptibles, il conclut avec M. Demidoff une association dans laquelle l'un apportait ses domaines et ses ca-

pitaux, l'autre sa science et son talent. L'extraction des minerais, leur préparation mécanique, leur traitement mé-, tallurgique, tout fut renouvelé et approprié aux enseignements de la théorie et de la pratique les plus rationnelles. Tome II, 1882.