Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 202]

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NOTE SUR LA FABRICATION DE L'ACIER

AU MOYEN DE FONTES PHOSPHOREUSES, ETC.

considérable dans la au moment de la coulée, joue un rôle formation des souillures (*).

piétement, et le phosphore est éliminé presque en totalité.

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DÉPHOSPHORATION AU FOUR A RÉVERBÉRE

Nous nous bornerons à présenter, au sujet de la déphosphoration au four à réverbère, des considérations très succinctes, attendu que nous n'avons pas été appelé à appré-

cier la qualité des produits fabriqués. à la faLe four employé est le même que celui qui sert brication de l'acier ;Martin; la seule différence consiste en chaux magnéce que la sole est constituée par un pisé de celui employé pour les corsienne de même nature que

siliceuses ; un

nues Bessemer. La 'voûte est en briques les briques. cordon de bauxite est intercalé entre le pisé et Le four est chauffé, comme d'habitude, par la combustion des gaz de générateurs Siemens. On charge de la fonte phosphoreuse, et on dissout successivement dans le bain du fer commun. L'affinage se produit sous l'influence du courant gazeux, ajoute, à trois ou comme dans une opération ordinaire. On quatre reprises, de la chaux, à l'effet de rendre les scories très basiques ; de temps en temps, on enlève ces dernières avec un râteau. disparaît comGrâce à cet excès de bases, le silicium sur la (*) D'autres circonstances ont également de l'influencesont plus sait que les aciers doux y formation des souillures. On Terrenoire a montré sujets que les aciers durs, et la compagnie de rôle important. Nous jouait aussi, à cet égard, un que le silicium but étant n'insisterons pas davantage sur ces considérations, notre est coulé très lorsque l'acier pour rails seulement de montrer que et qu'on a pu, chaud, il est exempt de souillures superficielles,parer aux inconen élevant la température dans le convertisseur, l'application des vénients qui s'étaient manifestés au début de méthodes de déphosphoration.

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Le départ des divers corps s'effectue dans le même ordre qu'au convertisseur Bessemer, de sorte que l'affinage comprend également les phases successives suivantes

scorification, décarburation, sursoufflage.

On apprécie, comme au convertisseur, au moyen de prises d'essai, le moment où il convient d'arrêter l'affinage, et de procéder à la recarburation par une addition de spiegel.

Une opération dure environ douze heures, et permet d'obtenir à peu près

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tonnes.

Les avantages que présente le four à réverbère sur le convertisseur sont les suivants 1° Confection et réparation de la sole basique beaucoup plus faciles ;

2° Température du bain obtenue indépendamment des combustions du silicium, du carbone, du phosphore, etc.,

de telle sorte qu'on n'est pas astreint à traiter une fonte contenant une proportion élevée de corps étrangers; 30 Expulsion très aisée des scories, au moyen d'un râteau; il est facile de s'en débarrasser à un moment quelconque de l'opération, tandis qu'au Bessemer elles ne peuvent être évacuées que lorsqu'elles sont devenues fluides ; l'élimination du phosphore est ainsi mieux assurée, et la rentrée de ce corps, lors de l'addition de spiegel, est moins à craindre ;

4° Durée plus longue de l'affinage, prises d'essai plus faciles ; on est par suite mieux maître de la conduite de l'opération. La fabrication de l'acier basique est donc beaucoup plus

facile au four à réverbère qu'au convertisseur ; tel est le motif pour lequel MM. Schneider ont eu, dès le début, comme nous l'avons déjà signalé, un plein succès au four Martin-Siemens.

L'analyse suivante correspond à un acier doux, fabri-