Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 201]

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NOTE SUR LA FABRICATION DE L'ACIER

Ces tableaux montrent qu'il y a une très grande parité entre les deux variétés de rails, et qu'elles semblent s'équivaloir (*),

C'est à une conclusion identique que conduirait l'examen des autres essais opérés au Creusot. Aussi, M. le ministre des travaux publics a-t-il, le 9 décembre 1881, décidé qu'il y avait lieu d'admettre au même titre, pour les fournitures des rails commandés par l'Etat, les deux variétés d'acier. S 3. Structure physique.

Les essais chimiques et mé-

caniques ne suffisent pas absolument pour apprécier la qualité d'un métal; la structure physique joue également un rôle important. Ainsi un inconvénient sérieux s'est révélé, dès le début, dans la fabrication de l'acier basique; les lingots avaient leur surface garnie de soufflures de 2 ou 5 centimètres d'épaisseur. Pendant le laminage ces cavités

disparaissaient bien, mais leurs parois ne se soudaient pas ; la partie superficielle des rails présentait donc un grand nombre de fentes imperceptibles qui devaient nuire à la résistance. Heureusement on est arrivé à remédier à ce défaut, On a reconnu, en effet, que les lingots provenant des opérations froides sont chargés de souillures, tandis que ceux résultant des opérations chaudes n'en présentent qu'une croûte très peu épaisse (2 ou 3 millimètres au plus), qui disparaît par oxydation, lors du réchauffage. Le remède aux défauts des lingots basiques était donc tout indiqué. Il fallait conduire l'opération de telle sorte que le métal fût à une haute température au moment de

la coulée. On a atteint ce but par les moyens suivants

AU MOYEN DE FONTES PHOSPHOREUSES, ETC.

multanées ; niais l'une d'elles était chaude, tandis que

l'autre avait été rendue froide par de fortes additions de fonte et de riblons (*). Or les lingots de la coulée froide étaient, à leur surface, criblés de soufflures régnant sur une hauteur de 25 millimètres environ, tandis que ce défaut n'existait pas dans les lingots de la coulée chaude. Ces expériences démontrent, bien qu'il soit difficile de l'expliquer théoriquement, que la température de l'acier, (e) Le tableau suivant résume la marche des opérations COULÉE CHAUDE.

Fonte liquide (prise directement au haut fourneau) Additins* " PeinTtaeiÎleoi.eacier . Spiegel eisen

(") On peut remarquer incidemment que les rails basiques auraient été, pendant la période considérée, légèrement plus durs que les rails ordinaires.

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allure très chaude imprimée aux hauts-fourneaux ; installation des fours de calcination à côté des convertisseurs, de manière à ce que la chaux additionnée soit à une température élevée ; augmentation de la teneur en phosphore des fontes traitées. Grâce à l'adoption de ces mesures, les lingots basiques ne renferment actuellement pas plus de souillures superficielles que les lingots acides. Nous croyons ne pas devoir quitter ce sujet, sans faire remarquer que les souillures se produisent également dans les opérations acides, lorsque ces dernières sont froides. Les expériences suivantes, auxquelles nous avons assisté aux usines du Creusot, mettent nettement ce fait en évidence. On a pratiqué dans deux cornues Bessemer à revêtement silicieux, avec des fontes identiques, deux opérations si-

.

Durée de l'opération. Aspect de l'acier après la coulee.

6.500 kilog.

6483 "00 400

Totaux

7.900 kilog. .

COULÉE FROIDE.

25 minutes Tranquille

6.500 kilog. 1.600

9,

900 f 00 480

9.480 kilog.

24 minutes Remontant