Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 47]

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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE

iDANS LES ACCIDENTS DE MINES.

lampe. Enfin, 6o centimètres après cette fenêtre, se trouve l'extrémité ouverte de la caisse.

ont été une flamme de lampe Davy fortement étalée, un bec de gaz, une grosse boule de papier enflammé. Les

N'ayant à notre disposition aucun soufflard de grisou, nous

proportions de poussières ont varié depuis un nuage à peine

avons dû recourir au gaz d'éclairage. Les mélanges qu'ils

perceptible jusqu'à un nuage assez épais pour éteindre la lampe. Les expériences, au nombre de cinquante environ, ont toujours donné le même résultat. Avec les poussières inflammables à elles seules, nous avions d'abord cru ne trouver aucune différence dans leur combustion en présence de petites quantités de gaz. Mais en répétant souvent ces expériences et observant le phéno-

donnent avec l'air diffèrent de ceux que donne le grisou en ce

que leur température d'inflammation est plus faible et leur vitesse de propagation plus grande. La seule conclusion que l'on puisse tirer de nos expériences est donc qu'avec le grisou on aurait eu des résultats moindres, l'inflammabilité et la force d'explosion étant plus faibles. Nous n'avons pris aucune précaution spéciale pour annuler l'influence

des poussières sur le débit de l'air et du gaz. Le ventilateur donnait au maximum une pression de 4 centimètres d'eau ; la pression du gaz au manomètre était de g centimètres; l'introduction des poussières devait donc diminuer la quantité d'air et le mélange devait s'enrichir en gaz. Si nous avions obtenu des résultats positifs, nos expériences mériteraient par conséquent le même reproche que celles de MM. Galloway et Abel. Mais nos résultats ayant

toujours été négatifs, cette cause d'erreur ne peut avoir joué aucun rôle dans nos expériences. La vitesse du courant d'air a varié de 2 à 4 mètres. Les poussières expérimentées ont été d'une part des poussières

non inflammables en l'absence du gaz et provenant des mines d'Anzin ; d'autre part, des poussières inflammables provenant des mines de Blanzy et qui avaient été recueillies sur les chapeaux des boisages. Un autre échantillon de poussières de Blanzy avait aussi été préparé, comme il a été dit plus haut, dans les tonnes à charbon employées pour la fabrication de la poudre. Les charbons non inflammables seuls sont restés ininflammables en présence du gaz d'éclairage. Nous n'avons jamais rien obtenu tant que la proportion du gaz n'a pas été suffisante pour donner un mélange combustible sans poussières de charbon. Les sources de chaleur employées

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mène avec beaucoup de soin, nous avons reconnu que la présence du gaz facilitait un peu l'inflammation. C'est ainsi que les poussières de charbon de Blanzy mêlées à l'air pur don-

nent en arrivant sur la flamme d'une lampe Davy de dimension ordinaire deux ou trois flammèches qui voltigent dans la masse, puis l'inflammation se répand dans tout le mélange ; cette période d'inflammation ne dépasse d'ailleurs pas une seconde. Avec une proportion de gaz d'éclairage

qui correspondrait à environ 4 p. ioo de grisou, ce mélange s'est enflammé au contraire immédiatement dans toute la masse ; les premières flammèches s'étant élargies

indéfiniment. La période d'inflammation a duré un quart de seconde. Il y a donc eu dans ce cas un effet produit, mais un effet très faible, qui nous avait échappé clans nos premières expériences. Nous n'avons eu connaissance des expériences de

M. Abel sur les poussières inertes que lorsque notre appareil était déjà démonté. Nous n'avons donc pu les répéter dans les mêmes conditions. Nous avons employé l'appareil suivant : un tube en verre vertical de i",5o de haut et 7 centimètres de diamètre était traversé par

un courant ascendant très lent d'un mélange d'air et de gaz d'éclairage. La flamme d'un bec Bunsen était placée en travers de l'orifice supérieur ; elle occupait à peu près le tiers de la section. Le mélange gazeux, en arrivant au con-