Annales des Mines (1881, série 7, volume 19) [Image 229]

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DANS LE NORD DE LA BOHÊME.

LES LIGNITES

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la tonne sur le carreau de la mine en juillet 1878). Il est

gré suffisant, une quantité de lignite un peu considérable.

hors de doute que, dans un bassin où l'on produit le charbon

J'ai dit quelles difficultés le problème présente pour le

gros en quantités pour ainsi dire illimitées, une pareille industrie aurait de la peine à prospérer. D'autres ciments ont été proposés : l'amidon, le sang,

lignite gros, et combien peu les essais faits dans ce sens ont réussi jusqu'à ce jour. H est juste cependant d'ajouter que la question se simplifie beaucoup quand il s'agit de menus,

l'argile. Mais les deux premiers coûtent presque aussi cher

puisqu'on n'a plus à craindre ici l'émiettement, comme

que le brai, et, quant à l'argile, elle offrirait le grave inconvénient d'augmenter encore la proportion de cendres,

dans le cas du gros. Jusqu'ici on s'est contenté, pour dessécher les menus, de

déjà plus considérable dans les menus que dans le charbon gros de même provenance.

les faire séjourner dans des cylindres de tôle portés au rouge ou de les étendre au soleil pendant les beaux jours de l'été. Mais ce ne sont là que des moyens précaires, et on a mis à l'étude l'établissement d'un grand appareil de

2° Agglomération sans ciment. On a d'abord essayé d'employer à cette opération des menus bruts, pris tels qu'ils tombent des appareils de triage. Les produits obte-

nus étaient assez solides ; mais sous l'action du feu ils tombaient en fragments et obstruaient les grilles. Cet effet était

évidemment dû à la forte proportion d'eau qu'ils renfermaient (20 p. 100 environ). Il est donc indispensable de dessécher les menus aussi complètement que possible avant de les agglomérer. Des expériences à ce sujet ont démontré que, pour obtenir de bons produits, il faut ramener la teneur en eau à 5 ou 9 p. 100 au maximum. Lorsqu'on échauffe ensuite ces menus ainsi desséchés et qu'on les soumet à une forte pression, on réussit à obtenir, sans addition d'aucun ciment, des briquettes suffisamment résistantes. Une société d'industriels saxons et bohémiens a créé, au découvert Herbert, près de Teplitz, une fabrique d'agglomérés établie sur ce principe. De nombreux essais ont mis en évidence l'excellente qualité de ses produits. Même au feu de forge, les briquettes ne brûlent que par leur surface ex-

térieure et sans s'effriter. Mais là encore on s'est à peine occupé jusqu'ici du point le plus délicat et le plus important de la question, à savoir le moyen de dessécher vite, économiquement, et à un de-

dessiccation.

11 semble qu'on pourrait arriver à une solution économique au moyen d'un système à production continue dans lequel, par exemple, le charbon parcourrait progressivement un espace chaud; soit verticalement et avec ou sans le se-

cours de moyens mécaniques, soit horizontalement, au moyen d'une vis ou d'une toile métallique sans fin.

Résumé et conclusions. En résumé, aucun des procédés indiqués ci-dessus ne constitue une solution satisfaisante de la question.

Les difficultés tiennent en partie aux propriétés physiques même du combustible, en partie à la nécessité, pour les frais de la préparation, de rester inférieurs à l'augmentation de valeur qui en résulte pour le combustible. Cette dernière condition est d'autant plus difficile à remplir que

le lignite gros est partout produit et vendu à très bon compte. Les produits résultant, par exemple, de la prépara-

tion des menus actuellement sans valeur, ne peuvent en effet espérer qu'un prix de vente très peu supérieur à celui du charbon gros.

Il résulte de cette situation que la vente des lignites préparés est,

la plupart du temps, impossible sur le lieu