Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 150]

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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

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pables de faire sortir le mauvais air de ses repaires pour le lancer dans la circulation.

développement en surface et en profondeur. En outre, il est

On doit d'ailleurs aujourd'hui restreindre le rôle efficace de ce procédé au cas d'un sauvetage. Il est très utile dans ce but de préparer un bassin de retenue, de telle sorte que l'on n'ait qu'un robinet à ouvrir, lorsque tous les appareils sont mis hors de service par un coup de feu, pour déterminer une pluie artificielle qui entraînera dans les travaux une masse d'air bienfaisant.

calmes on manquerait de tout moyen d'aérer la mine. Or cet état de l'atmosphère coïncide souvent avec les moments où la ventilation naturelle résultant d'influences statiques fait elle-même défaut.

50.

Manches à vent. - On a employé également

autrefois des manches à vent analogues à celles qui servent à aérer les soutes des navires. On voit dans le vieux Traité

des gravures sur bois représentant la

d' Agricola (i) , bouche d'un puits avec quatre plans vertiCaux en planches disposés au-dessus du sol suivant deux diamètres rectangulaires. Cet appareil recevait le vent, de quelque côté qu'il vint à souffler, et en réfléchissait une partie dans le puits. On y voit également (2) une sorte de tonneau monté sur un axe creux et muni d'une girouette, qui l'oriente de manière à présenter au vent un orifice où celui-ci s'engouffre pour descendre dans le puits. On trouve encore dans le Traité d'exploitation des mines

à peine nécessaire de faire remarquer que pendant les

Air comprimé. - M. Bazin et d'autres- invenco. teurs ont proposé, depuis que les grandes exploitations ont commencé à se munir de compresseurs pour la perforation mécanique, d'envoyer par une tuyauterie l'air comprimé pour se détendre dans la mine et chasser au dehors l'atmosphère viciée.

Il y aurait en effet à cela l'avantage de rafraîchir les travaux, peut-être même avec excès, à cause du grand Te froidissement qui accompagne la détente. Mais un tel système ne peut soutenir l'examen. En effet, ou bien on enverrait aux fronts de taille, à la pression du compresseur, une quantité d'air égale à celle de la ventilation ordinaire; et alors cette pression serait inutile, anti-économique et gê-

nante. On bien l'on n'enverrait qu'une masse beaucoup plus restreinte. Mais alors elle ne remplirait plus le but qui est de noyer dans un grand volume d'air les afflux de gri-

de houille de Ponson (5), un appareil employé dans les

sou pour maintenir le mélange très loin de la proportion

mines du centre du Hainaut, formé de quatre pavillons ou-

explosive (1).

verts aux quatre points cardinaux et engouffrant le vent dans un conduit vertical. Ces moyens sont encore de temps en temps remis en avant comme économiques. Ils le sont évidemment, en effet, mais en même temps tout à fait insuffisants si on les emploie seuls, dès qu'une exploitation prend. le moindre

Ce principe étant mis de côté comme solution fondamentale, il 'convient de dire en même temps qu'il peut

AGRICOLA. : De re metallica, 1621, libro VII., page i59.

Ibidem, page i6 i. i" édition, i855, tome II, page 76, PI. XVIII, fig. 3.

rendre quelques services accessoires. C'est ainsi que dans la perforation mécanique, la quantité d'air injectée au

front de taille des percements, tend à assainir et à rafraîchir l'atmosphère de l'avancement, quoique clans une mesure peu importante. M. Burat indique le secours que l'on peut tirer de ce moyen pour purifier le chantier de (1) Avis adopté par la Commission dans sa séance du u8 mai 1879.