Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 31]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION:, DES MINES

55 mètres, et a entraîné dans l'abîme les constructions et les

machines.

En ce qui concerne la profondeur, on doit citer le puits Adalbert de Przibram , qui a atteint en 1875 le niveau de 1.000 mètres, et que l'on continue à approfondir avec la pensée d'arriver un jour à 1.200 mètres. Le puits de Damprémy (Sacré-Madame) a également atteint 1.000 mètres (1). M. Davey vient d'établir pour la mine d'argent de East Hetton (Nevada) (2) une machine d'épuisement calculée pour la hauteur projetée de 1.220 mètres et un débit de 2.270 litres par minute. La plus grande profondeur mentionnée pour la France dans la statistique minérale (publiée en 1878 pour les années 1873,875) est de 636 mètres dans le département du Nord et 616 mètres dans la Loire (3). § IV.

Méthodes d'exploitation.

Observations générales Je dois avant tout signaler comme une des meilleures garanties du progrès la tendance qui s'accuse de jour en jour, dans un grand nombre de mines, à prendre de plus en plus au sérieux la méthode d'exploitation et à en imposer l'application d'une manière étroite pour recueillir les avantages de cette régularité. Les exploitations de Bessèges, la Grand'Combe, Beaubrun, Decize, et bien d'autres, peuvent être citées comme des types sous ce rapport. Mais nulle part cette rigueur n'est plus marquée qu'à Montrambert, pour réaliser cette formule de son éminent ingénieur principal : « Une méthode médiocre, mais pratiquement observée, présente plus d'avantages qu'une méthode théoriquement excellente, mais imparfaitement appliquée (A). » Je dois signaler également la tendance toujours plus marquée à la grande concentration des travaux dans un petit espace. Par là, en effet, on facilite la surveillance des ouvriers, on diminue l'entretien des voies, qui sont moins nombreuses et durent moins longtemps. On active autant que possible le déhouillernent d'un quartier, de manière à ne pas donner au combustible le temps de travailler et de s'échauffer. On obtient plus de gros, parce que le dépilage suit de près le traçage, avant que le charbon ait pu se (i) The Engineer, 12 janvier 1877, page 3o. (a) Engineering, 17 novembre 1876, page 425, Statistique de l'industrie minérale, page vil. D evillaine : Notice sur la société anonyme des houillères de illontranzhert et la Béraudière, page 72. Saint-Étienne, 1878.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

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fatiguer. Cette grande intensité de la production par unité de surface est aussi favorable à l'établissement de la traction mécanique, qui serait impossible en substituant à ces foyers de production une grande dissémination. A Montrambert, on est arrivé au chiffre de 6 à 8 tonnes par an sur chaque mètre de surface, en prenant pour base la moyenne du développement des chantiers dans toute l'année.

Il est toutefois nécessaire d'ajouter que cette tendance a été fortement battue en brèche sous le point de vue des ravages de plus en plus effrayants occasionnés par les coups de grisou. D'une part, en effet, lorsqu'un quartier vient à sauter, la mortalité est en raison de la population souterraine qui s'y trouve réunie avec une plus grande densité qu'autrefois. En outre, on admet à juste titre que le dégagement de grisou, toutes choses égales d'ailleurs, est proportionnel à l'étendue des surfaces mises à vif, et par suite au chiffre de la production. En surmenant donc cette donnée pour un même espace, on augmente le danger, et on rend ainsi les coups de feu à la fois plus probables et plus meurtriers. La vérité qui se dégage de ces considérations paraît être que dans les gîtes non grisouteux la question n'est pas douteuse, et que la concentration n'offre pour ainsi dire que des avantages. Quant aux autres, la présence du gaz oblige à garder sous ce rapport une certaine mesure et crée l'obligation, d'autant plus étroite que l'agglomération sera plus marquée, d'apporter une attention spéciale au service de l'aérage. En outre, il sera bon, en concentrant le développement deit chaque chantier, une fi)is réduit au chiffre d'ouvriers que l'on aura jugé convenable, d'établir une grande. indépendance entre les divers ateliers pour prévenir, s'il est possible, l'universalité des sinistres. La période qui s'achève a vu se continuer le mouvement si remarquable, commencé depuis une quarantaine d'années, pour perfectionner les méthodes d'exploitation, les adapter aussi exactement que possible aux conditions des divers gisements, et par suite les diversifier de plus en plus. Il s'en faut de beaucoup aujourd'hui que leur nomenclature soit aussi réduite et aussi simple qu'autrefois. Je me contenterai ici de rappeler simplement par leur nom celles qui sont classiques et bien connues. J'entrerai dans une discussion plus circonstanciée pour celles dont l'application s'est particulièrement étendue dans ces derniers temps. Enfin je décrirai avec les détails nécessaires les variantes qui ont été récemment introduites. Tontes les méthodes d'exploitation, quand on les réduit à leur