Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 30]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

que l'on attaque les tunnels par un certain nombre de puits intermédiaires pour abréger d'autant leur percement. Chaque point d'attaque peut même fournir deux chantiers, l'un montant, l'autre descendant. Le mode montant peut être conduit en échafaudant des planchers en chicane, ou en travaillant sur le remblai dans une

moitié de la section et gardant les deux autres quarts pour le passage des hommes et la descente de l'excédant de matières ainsi que pour l'aérage.

On a procédé ainsi à la fosse Renard (Anzin) et au puits de Créai (Bességes). Le n° 4 de là concession de Maries a été approfondi sous stot, par MM. Micha et Delcommune, au moyen d'un petit bure latéral et d'une machine intérieure (i). Un réavalement analogue a été effectué à Aniche , par MM. Vuillemin et Dombre, au moyen d'un bure voisin et d'un renvoi de force transmis du jour par un câble spécial installé avec une assez grande précision pour que les manoeuvres pussent se faire avec exactitude. Un fonçage sous le stot a été de même effectué à Saint-Étienne au puits SaintLouis, avec le secours de l'air comprimé comme force motrice (2).

Il faut encore citer à cet égard le procédé de M. Lisbet. On commence par barrer les eaux et épuiser le bouniou. On approfondit de 4 mètres le plus rapidement possible sur un segment du cercle de section. On installe deux tubes de fonte, l'un de 1 mètre

de diamètre pour le passage de la benne, et l'autre plus petit pour le retour d'air, puis on remplit le reste de la section de ce segment à l'aide de béton, après s'être élargi au-dessous de la corniche jusqu'aux dimensions normales du ravalement. On ramène alors les eaux dans le puisard où les tuyaux s'élèvent au-dessus

de leur niveau. A partir de ce moment on travaille sous le stot. Une petite machine effectue la sortie des matières avec une benne non équilibrée et sans interrompre l'extraction normale au-dessus

du puisard. Par cette méthode on obtient une sécurité complète pour le raccordement des deux travées du puits, tandis que les opérations de topographie souterraine, conduites de loin à travers un réseau de travaux, peuvent laisser planer quelque incertitude qui, malgré son peu d'importance pour l'ensemble de la section, peut néanmoins compromettre la précision si essentielle de la pose des guidonnages.

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

Le diamètre des fonçages Chaudron, Dimensions des puits. ordinairement compris entre 3 et 4 mètres, a subi dans quelques exemples tout récents une augmentation importante. A Bracquégnies (Belgique) on a atteint é mètres ; à Cannock (Staffordshire), 4',58 ; sur la rive droite de la Tyne, à mi-chemin de Tynemouth et de Sunderland (Newcastle), 5 mètres. C'est le maximum qui ait jamais été réalisé avec ce procédé (i), et l'on a dû pour cela établir sur place une fonderie pour couler les anneaux qu'il était impossible d'amener de loin. Quant à la profondeur, on peut citer parmi les plus remarquables MINE S.

Dorignies (Lesearpelle). Rothausen (Westphalie). . Annezin (Vendin) Onnanig (Crespin) L'hôpital n."2 (Sarre-et-Moselle). L'hôpital n° 1 (Sarre-et-Moselle). .

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Mau rage (Belgique)

L'hôpital n° 3 (Sarre-et-Moselle).

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HAUTEUR CUVELEE.

PROFONDEUR.

101,9 104,5 106,7 107,5 143,0 144,0 160,0 161,6

104 5 111.3 109,0 159,3 159,0 190,0 181,0

Desjoyeaux, Compte rendu mensuel, mars 1879, page 78.

101,0

Les puits de Strépy-Bracquégnies auront à traverser 235 mètres de morts-terrains et ceux de Ghlin (nord du Flenu) nécessiteront des cuvelages de 3oo mètres et de 1.800 tonnes. Ils devront traverser des formations quaternaires et tertiaires très-abondantes, et rencontrer à la base la meule et les sables si redoutés des mineurs. Pour les puits foncés par les procédés ordinaires, on est arrivé dans ces derniers temps à des dimensions extraordinaires. On a atteint 6°',5o pour le diamètre des puits circulaires dans le bassin de Zwickau, et des sections rectangulaires de 2 à 3 mètres sur 8 à 10 mètres. A Kladno, le puits Franz-Joseph à 2 sur io mètres, et le puits Engerth /t'YI° sur 9 mètres. Le puits de la compagnie Lehig et

Wilkie-Barre (anthracites de Pensylvanie), présente 13',73 sur 3,43 (2). Ces excès peu rationnels ont du reste été punis par l'effondrement de plusieurs puits. On peut citer sous ce rapport, comme exemple d'un véritable vertige, le puits des mines d'or de Berezowski (Sibérie), dont la section formait un rectangle de 7',85 sur 9,85. Revêtu de cadres de bois à peine solidarisés entre eux, cet ouvrage s'est effondré en arrivant à la profondeur de

Delcommune : Note sur un nouveau mode d'approfondissement sous stol.

Bruxelles, chez Blasseau (reproduit dans le Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2° série, tome VII, page 819.

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(t) Compte rendu mensuel, janvier 1877, page ii. (2) Écho des mines, 1877, page 536.