Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 280]

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LA MÉTALLURGIE 540 l'air surchauffé qui sort des appareils à air depuis qu'on se sert de chaud en terre (Whitwell ou Siemens-Cowper). On a pratiqué de

plus en plus le refroidissement par des aspersions d'eau, ou mieux jusqu'aux étalages, en encastrant, à diverses hauteurs du creuset, dans des caisses ou sortes de voussoirs en fonte à doubles parois

lesquels circulent des courants d'eau, comme dans les tuyères elles-mêmes. Par ces moyens, combinés avec quelques autres, notamment avec l'emploi de tuyères en cuivre de grandes longueurs

pouvant porter le vent, loin des parois, à l'intérieur des hautsfourneaux, on est parvenu à conserver les parties basses, même dans les allures les plus chaudes et avec des laitiers manganésés, toujours plus ou moins corrosifs. Le massif même de la tour extérieure a été allégé comme maçonnerie et renforcé comme armatures métalliques ; mais la suppression complète de ce revêtement extérieur, tentée dans quelconstruction ques usines, ne s'est pas généralisée, non plus que sa en briques creuses. Enfin, parmi les accessoires des hauts-fourneaux, citons encore les conduites d'air et de gaz en tôle convenablement renforcée, faisant supports à la plate-forme du gueulard; les monte-charges pneumatiques, complétement métalliques, dont les cylindres à vent forment colonnes portant le pont qui réunit les gueulards de deux

fourneaux voisins; enfin les appareils à air chaud eux-mêmes et leurs conduites énormes, avec leurs enveloppes continues en tôle rivée, garnies à l'intérieur d'un revêtement réfractaire, remplacent

peu à peu les anciens appareils à tuyaux en fonte et emploient, eux aussi, autant, sinon plus, de fonte et fer ouvrés et moins de maçonnerie. Voilà, pour les hauts-fourneaux, par quels moyens on est parchacun convenu à établir solidement les énormes appareils que d'espace possible, avec toutes les facilités naît, sur le minimum réparations d'autant moins fréquentes, d'ailpour les réparations, leurs, que la construction est plus soignée. On se figure aisément eût fallu conserver ce qu'eussent été de pareilles installations, s'il maçonnerie avec leurs quelques tirants en les anciens massifs en fonte au toit des embrasures! fer et quelques marâtres en Pour les réverbères, les ingénieurs expérimentés du matériel de forges avaient de bonne heure remplacé, notamment dans le puddlage, les épaisses maçonneries extérieures, étayées de quelarmatures en fonte, ques cadres en fonte et en fer par de fortes complétement le garnissage réfractaire trèsenveloppant à peu près elle-même réduite à l'épaisseur réfractaire. aminci, la voûte étant

A L'EXPOSITION DE 1878.

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Ge mode de construction devenait obligatoire déjà pour les chauffes à parois creuses (modèle Boétius) beaucoup moins solides, en raison de leurs vides ; mais il devait se généraliser encore plus

avec les fours Siemens, surtout avec le modèle primitif où les récupérateurs étaient placés par dessous le laboratoire. C'est certainement parce qu'on ne les avait pas suffisamment armés, que les premiers fours Siemens ont souvent fourni des campagnes si courtes et occasionné des frais d'entretien si élevés !

Peu à peu, on a mieux apprécié aussi les efforts considérables qu'en raison des dilatations dues à leurs hautes températures, les parois de ces fours ont à subir. En donnant aux plaques d'armatures des formes et dimensions proportionnées aux vides, à la capacité des laboratoires, on est parvenu à limiter les réparations à celles du revêtement intérieur. Ayant, d'ailleurs, diminué ces réparations par les soins dont il a été parlé ci-dessus, soins dans le meilleur profil intérieur, soins dans le choix des matériaux réfractaires, on a réalisé, dans ces appareils chaque jour grandissants, la continuité du travail, condition indispensable de tout progrès industriel.. Nous pourrions citer des usines où des réverbères de cette sorte font aujourd'hui des campagnes d'un mois ou deux sans réparation sérieuse quand, dans le début, pour le même travail, on. ne parvenait à les tenir en feu qu'une ou deux semaines. Un des ingénieurs qui, en Autriche, ont le plus étudié la construction des fours à gaz à chaleur régénérée, M. Prochaska, directeur de l'usine de Gratz, nous affirmait récemment avoir obtenu, dans un de ces fours appliqué à /a fabrication de l'acier sur sole, une marche continue, sans réparation, de six à sept mois ! Nous en avons dit assez, pour faire comprendre la part de progrès due à l'art de la construction en ce qui concerne les fourneaux, c'est-à-dire l'outillage tout spécial de la métallurgie. Si nous n'étions limités par le cadre de cette revue, nous pourrions, en nous aidant des beaux modèles d'installations qui se trouvaient à l'Exposition, montrer que, dans la construction générale des bâtiments et ateliers, on retrouve des progrès analogues : distribution méthodique des espaces, ampleur et solidité des constructions, grâce à l'emploi croissant des matériaux métalliques. Enfin, nous allons voir la place qu'a prise l'outillage mécanique dans les ateliers sidérurgiques.

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