Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 226]

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TERRAINS.

REVUE DE GÉOLOGIE.

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en place, au sommet même du Mont-Hermon. Ainsi toute la masse de cette montagne est constituée par du terrain jurassique supérieur,

plongeant au sud-est et disparaissant sous le basalte du Hauran. La présence de l'étage jurassique supérieur dans Pinde INDE. a déjà été établie pour le pays de Kachli. Dans les couches qui le représentent, à Burroria, un Plesiosaurus a été récemment découvert par M. Wynne (1). M. Ly dekk er a décrit ce fossile, qui est presque identique avec le P. dolichodeirus.

Limite supérieure du terrain jurassique.

457 là par un calcaire noir à Terebratula janitor, Ammonites subfimbriatus , Zamia Feneonis, Otozamites, représentant le Kimméridien ; au-dessus vient un poudingue, supportant, par l'intermédiaire

d'une dolomie grenue, les calcaires lithographiques à Aptychus latus, A. lamellosus, dans lesquels M. Ebray est disposé à voir l'équivalent du portlandien. ARGOVIE. M. de Lo ri o 1 (1) considère les couches à Ammonites tenuilobatus de Raden en Argovie comme kimrr,éridiennes et représentant un faciès local du calcaire à astartes. Les fossiles de ces couches, décrits par l'auteur, se rapportent aux genres Serpula, Belemnites, Nautilus, Ammonites.

des échinides et celle des polypiers que sa faune est celle du

On voit, en somme, que le noeud de la difficulté relative au terrain jurassique supérieur consiste dans la définition exacte de la place qu'il convient d'attribuer à la zone à Ammonites tennilobatus. Cett zone est-elle argovienne, comme le veulent la plupart des géologues du midi, ou séquanienne, comme le pensent les géologues du Jura ? De récentes observations de M. Tom bec k (2) l'ont amené à formuler une conclusion qui, suivant lui, explique la contradiction signalée. M. Tom beck a remarqué que, dans la Haute-Marne, la zone à Belemnites Royeri peut toujours se diviser en deux horizons, dont l'un, inférieur, correspond à la zone à AMM. tenuilobatus, laquelle se continue par le corallien compacte. De cette manière, la zone à Amm. tenuilobatus, caractérisée par ses ammonites, se reproduit à deux niveaux, séparés l'un de l'autre par un accident corallien intermédiaire, le corallien à glypticus de la Haute-Marne. Or, dans le midi, il semble que la partie inférieure de la zone à Amm. tenuilobatus soit seule développée; ou bien peut-être, le faciès corallien faisant défaut, la zone conserve du haut en bas le même caractère; elle paraît donc se relier à Pargovien, qui est

corallien de Champlitte, c'est-à-dire bien inférieure à l'astartien.

dessous.

M. Lory (2) a signalé la liaison intime établie GRENOBLE. entre les calcaires à Terebratula janitor de la Porte-de-France et les couches à ciment qui les surmontent. En effet, dans les couches à ciment de Fourvoirie, contemporaines de celles de Grenoble, an trouve l'Ammonites Liebigi, fossile des calcaires à T. janitor.

Au contraire il y aurait une discontinuité marquée entre ces mêmes calcaires et les assises à Ammonites tenuilobatus. LÉMENC.

Pour M. Co q uan d (3), il est démontré que la cou-

che à Terebratula janitor se trouve, au Lémenc, engagée dans l'Argovien à Ammonites tenuilobatus, que surmonte- un corallien Diceras Luci et Cidaris glandifera, synchronique de l'astartien

des auteurs. Nulle part la zone à Amm. tenuilobatus n'offre un caractère kimméridien : à plus forte raison la Tereb. janitor ne peut-elle pas être considérée comme appartenant à la série crétacée. Quant au corallien de Nattheirn, rangé par les Allemands dans l'étage kimméridien , M. Co quand cherche à prouver par l'étude

M. Eb ra y (4) pense que les calcaires blancs qui supportent le château de Faucigny,. près de Genève, sont oxfordiens on coralliens ; ces calcaires qui se retrouvent au col de Reret, où ils contiennent Collyrites Friburgensis, sont surmontés FAUCIGNY.

(I) Records of the Geol. Survey of India, IX. Bull. Soc. géol. [3], V. 8. Bull. Soc. géol. [3], V, 148. (.1) Bull. Soc. géol. [31, IV. 568.

D'autre part, les géologues jurassiens ont appelé ptérocérien, non pas l'étage à ptérocères du kimméridien français, mais bien, en réalité, le calcaire à astartes, et l'on peut s'assurer, par les listes

de fossiles, que le séquanien de M. Greppin n'est rien autre chose que l'oolithe de Tonnerre. 0) Hen. Soc. puléonl. suisse. III, 149. \2) Bull. Soc. géol., 5 nov. 1877.