Annales des Mines (1877, série 7, volume 11) [Image 256]

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CONDENSATION DE LA TAPEUR

A L'INTÉRIEUR DES CYLINDRES DES MACHINES.

sion finale de la détente, la perte à l'échappement est

serin Par suite, la température des parois métalliques ne s'abaisse jamais au-dessous de celle qui correspond à la pression finale de la détente ; il y a donc de ce chef une diminution notable dans le refroidissement subi par la vapeur d'admission à son arrivée dans le cylindre. En outre pendant la période de détente de la vapeur passant du petit dans le grand cylindre (période qui correspondrait à la période d'échappement si le cylindre était seul), la température des parois du petit cylindre ne passe que successivement de la température initiale du grand cylindre à la température finale; le refroidissement de la vapeur d'admission qui agit de l'autre côté du piston est

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plus faible. L'efficacité des chemises de vapeur, qu'on a niée parce qu'on ne tenait pas compte de l'importance des effets de la condensation intérieure, a été mise hors de doute par les expériences exécutées par M. Hallauer, sous la direction de M. Hirn. Cet ingénieur a pu étudier deux machines Corliss de mêmes dimensions fonctionnant dans les mêmes

conditions, et dont l'une seulement était pourvue d'une enveloppe de vapeur. Les résultats qu'il a obtenus avec la machine non pourvue d'une chemise de vapeur sont consignés pages 5 et 6. La machine munie d'une enveloppe a donné Quantité de vapeur et d'eau fournie par coup de piston. Poids d'eau entraînée, 5 pour loo Poids de vapeur condensée dans l'enveloppe Poids de la vapeur introduite Poids de vapeursensible au commencement dela course Poids de vapeur condensée dans le cylindre Proportion de vapeur condensée Perte à l'échappement. Consommation de vapeur par cheval absolu et par heure.

0'0_253 o",0063 ok,00Li8

ok,1142 &',o645 ok.0/197

Li3,52

O/Q

3',71

8,o6

Ainsi, dans la seconde machine, la proportion de vapeur

condensée pendant l'admission est de 43,52 p. ioo

poids de la vapeur introduite, au lieu de 58,6 p.

du 100

dans la machine sans enveloppe et la consommation de vapeur par cheval et par heure de 8k,o6, au lieu de to1,57 dans la première. L'économie de vapeur et par suite de combustible est donc de près de 24 p. ioo.

7. Un autre moyen indirect de diminuer les condensations intérieures est l'emploi de deux cylindres conjugués de dimensions différentes (système Woolf ou Compound). Le petit cylindre de ces machines, dans lequel se fait l'admission, n'est jamais en communication avec le conden-

donc moindre, puisqu'elle rencontre des parois qui, au lieu d'être tout entières à la température d'échappement, sont à des températures intermédiaires entre la température initiale de détente et la température finale, et n'atteignent tette dernière que tout à fait à la fin de la course.

8. Enfin nous devons signaler un moyen direct ou plutôt un ensemble de moyens proposés récemment par M. Lissignol pour combattre les condensations intérieures et qui paraissent devoir donner de bons résultats. Si l'on suppose que le temps pendant lequel agissent les deux influences opposées du refroidissement et du réchauffement soit le même pour divers cylindres identiques, faisant le même nombre de tours par minute et fonctionnant dans les mêmes conditions de température, mais composés chacun d'un métal différent, M. Lissignol admet (*) que l'épaisseur de ce qu'il appelle la couche active ou couche

sensible devra varier dans le même sens que la conductibilité intérieure du corps composant les parois du cylin(*) Note sommaire sur l'application de la théorie mécanique de

la chaleur au perfectionnement des machines à vapeur, par E. Lissignol, mars 1876. Bruxelles.