Annales des Mines (1876, série 7, volume 10) [Image 295]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

TERRAINS,

à 30 mètres de hauteur au-dessus des eaux actuelles du lac de Genève. Les terrasses inférieures passent insensiblement aux alluvions modernes.

M. Lory (I) a constaté, comme M. Alp h. Favre, l'intercalation d'une lentille de boue glaciaire au milieu des alluvions anciennes du confluent de l'Arve et du Rhône. Ce fait semble indiquer une liaison intime entre l'ancienne extension des glaciers et les grands dépôts d'alluvion : les deux phénomènes étaient contemporains, la marche des glaciers étant, comme aujourd'hui,

sujette à des alternatives de progression et de recul.

1. Alphonse Favre

a dressé, à l'échelle de

250.000

nne

carte représentant l'ancienne extension des glaciers en Suisse. L'auteur a pu distinguer : 10 les névés de l'époque glaciaire; 2' les glaciers lors de leur plus grande extension ; 3' les dépôts glaciaires, anciennes moraines, amas de blocs et blocs isolés remarquables.

M. Favre a constaté que plusieurs des anciens glaciers atteignaient 1.500 et 1.60o mètres d'épaisseur. De plus, en comparant la surface des glaciers réservoirs à celle des glaciers d'écoulement, il a trouvé des nombres égaux, tant pour le glacier du Rhône que pour celui du Rhin. M. Colladon (3) a étudié les terrasses de cailloux roulés du lac Léman. Il a fait remarquer que, quand ces terrasses sont complètes, elles sont formées par des couches notablement inclinées de sables et de graviers, présentant une certaine homogénéité et une remarquable régularité d'allures ; que toutes ces couches, incli-

nées de Bo à 35 degrés, se terminent brusquement à un plan supérieur presque horizontal et sont alors couronnées par une couche horizontale de galets et de gros graviers. Cette allure indique un delta dont l'arête de déversement se déplaçait progressi-

vement en avant, et à la surface duquel la rivière déposait ses plus gros matériaux de transport au moment où la vitesse du courant s'amortissait un peu avant l'entrée des eaux dans le lac tranquille. La couche de galets Indique donc exactement l'ancien

niveau du lac , et c'est ainsi qu'on peut constater, à l'aide des tranchées exécutées dans le quartier de l'Observatoire, à Genève, que le niveau du Léman a dû s'abaisser de 30 à 53 mètres depuis

maniement d'un ancien dépôt glaciaire qui aurait été contemporain du glaciaire inférieur aux lignites de Dürnten. Cette première époque glaciaire aurait marqué la fin de la période pliocène. ITALIE. M. Omboni (u) a rendu compte d'une excursion faite par les naturalistes italiens aux Marocche, collines qui se trouvent

sur la route conduisant du lac de Garde à Trente par Arco et Vezzano. Ces collines seraient d'anciennes moraines frontales abandonnées par le glacier de l'Adamello ; la colline qui borde le petit lac de Cavedine serait une moraine latérale déposée par le

glacier en retraite avant d'abandonner complétement le bassin d'Arco. ALT,ENAGNE nu NORD. Des fouilles importantes exécutées récemment auprès de Berlin ont conduit M. Lossen (3) à dresser le tableau suivant pour les formations diluviennes de la Marche de

Brandebourg I. Diluvium supérieur (sans Paludines). à blocs erratiques.

Lehm supérieur marneux

Sable.

II. Diluvium inférieur, à. Paludina diluviana 1° Facies sableux, comprenant : sable diluvien principal, sable micacé et marneux.

2° Facies argileux et limoneux, formé du lehm inférieur à galets et de l'argile de Glindow.

M. Ber endt (é) a réussi à trouver dans la Prusse orientale, comme il l'avait fait dans la Prusse occidentale, une faune marine dans le terrain diluvien. Sur le chemin de fer de Thorn à Listerburg on a ouvert des exploitations où ont été rencontrés Cardium edule, Buccinum reticulatum, Cyprina islandica, âlactra solida, Tellina solidifia , Ostrea edulis, associés avec une forme d'eau douce, Valvata piscinalis. SAXE.

M. Hermann Credner (5) admet, dans le terrain

Bull. soc. géol. [3], IV, 181.

(I) Bull. soc. géol. [3], III, 723. Bull, soc. géol. [3], III, 715. Bull. soc. géol. [3], III. 661,

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le dépôt de ces graviers ; quant à la rivière qui les apportait, ce ne pouvait être que l'Arve. M. 'Bar dy (i) croit que les alluvions anciennes du Bois de la Bâtie, à Genève, celles qui contiennent des cailloux du Valais, sont le re-

Cite aile Mas-occise, Arco, .1875.

Zeit. d. d. g. G., XXVII, 490. Zeit. d. d. g. G., XXVI, 517. Reste Jahrb., 1876, 9.