Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 269]

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FABRICATION DE LA FONTE

construits auprès petits fourneaux, de 4 à 6 pieds de haut, milieu de la montagne, doit aussi de la mine même, au premier perfecremonter aux plus anciens temps. C'est un tionnement, presque contemporain des simples trous. En de effet, au commencement de ce siècle, sous une couche d'un pareil débris de plus de 4 pieds, on a trouvé les restes four contenant une urne romaine, et dans les scories,' aux alentours, fut découverte une monnaie de Nerva (Pl. XI, Les scories du genre de celles-ci sont extrêmement abon-

dantes; leur état prouve que c'est à peine si l'on ex-

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trayait du minerai 5o p. 100 de sa teneur en fer. Au voisinage de ces haldes, on a plusieurs fois trouvé, four à en un point très-exposé aux vents, les restes d'un les parois cuve cylindrique à section carrée ou circulaire; sont intérieurement en pierre réfractaire, et plus souvent encore en pisé. Au bas était une sorte de cuve, et audessus un grand trou pour sortir la loupe ferreuse une fois formée. Il y existait aussi une sorte de tuyère munie d'une buse en terre cuite; l'air était injecté par un .soufflet à bras; ailleurs cependant, on trouve un simple canal latéral, sorte de cheminée destinée à activer le courant d'air. La marche de l'opération devait être la suivante : dans le fourneau, chauffé par la combustion préalable de charbon de bois, on jetait un mélange de minerai et de com-

bustible; il se produisait des quantités considérables de scories qui étaient percées; peu à peu il se formait une loupe demi-réduite, demi-affinée, qui pouvait peut-être, au bout de ioà. 12 heures, peser de too à 15o kilog. On démolissait alors la poitrine et l'on sortait cette masse, qu'il fallait ensuite marteler et purifier par de nom-

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breux réchauffages. Il est presque impossible d'évaluer la prodigieuse quantité de charbon qu'on devait brûler pour produire quelques

EN STYRIE ET EN CARINTHIE.

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boules de fer. A en juger par ce que l'on brûlait encore à Htittenberg, au milieu du xvrne siècle, la consommation devait être très-voisine de 4o mètres cubes par tonne de ces loupes ferreuses brutes (45o à 480 p. 100 en poids). 3° Traitement pour loupes dans les demi-hauts fourneaux (Stilele fen) soufflés mécaniquement et situés sur les cours d'eau. Les fourneaux situés

dans la montagne, à la

sortie de galeries de mines, étaient soufflés à bras. Cependant, dans le courant du moyen âge, quelques notions de mécanique pratique commencent à se répandre ; on apprend à utiliser la force motrice des chutes d'eau pour faire tourner des roues, et le mouvement des roues pour actionner les soufflets, péniblement mus à bras jusqu'alors.

Les fourneaux anciens sont abandonnés sur certains

points, et l'organe essentiel de la nouvelle usine est la roue (Rad). De là le nom de « Radwerk » donné au fourneau et de « Radmeister » donné au fondeur.

Les progrès de la métallurgie suivirent lentement ceux de la mécanique; à mesure qu'on sut recueillir une plus grande fraction de la force vive de l'eau, on chercha à en profiter en augmentant les dimensions et la production des fourneaux.

Mais ces progrès furent bien lents, car Agricola donne comme dimensions employées au xvite siècle Hauteur : 6 à 8 pieds (1m,9.à ',50). Section horizontale j largeur : 3 pieds (e,95). rectangulaire. longueur : 4 à 5 pieds (1',25 à im,5o).

Au xvme siècle, alors que déjà, sur certains points, le travail pour fonte s'était introduit, les fours à loupe persistèrent longtemps ; mais ils s'étaient agrandis, ils atteignaient 5",8o à 4 mètres de hauteur. Leur forme se rapprochait de celle des hauts fourneaux d'alors ; ils étaient composés de deux troncs de cône superposés par leur grande base (PL XI, fig. 3).