Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 227]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 459

CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.

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notre avis, cette demande en concession était prématurée ; les travaux de reconnaissance dont nous venons de rendre compte sont tout à fait insuffisants ; ils laissent indécises un certain nombre de questions sur lesquelles il serait nécessaire d'être préalablement fixé, à savoir : d'une part l'ordre de succession des couches sur la rive gauche de la rivière de Moindou, ainsi que les relations qui existent entre les couches qui affleurent du point M au point 0 et celles dont les affleurements s'échelonnent au-dessous des premières sur la face méridionale de la montagne ; d'autre part, le nombre des couches distinctes et leur allure sur la rive droite de la Moindou. il faudrait de plus s' assurer, par une

recherche en profondeur, qu'en s'éloignant de la surface les

couches acquièrent de la régularité et de l'uniformité tout en conservant leur puissance. Enfin il faudrait avant tout savoir quelle sera la qualité dû charbon à quelque distance des affleurements. Le charbon recueilli jusqu'à présent près de la surface est de qualité très-inférieure, maigre, friable, tombant en poussière lorsqu'il reste exposé à l'air. Deux échantillons de charbon, provenant, l'un (A) des couches puissantes mises à nu en 0 près de la rivière de Moindou, l'autre (B) du bassin de la Moméa , ont été analysés au bureau d'essai de l'École des mines et ont donné les résultats suivants A

Cendres..

.

Matières volatiles. . . . Carbone fixe. Ferrugineuses pour A Argileuses pour B. . .

56,00 62,60

26,/to 29,20

1,à0

44,G.

100,00

100,00

Ces deux combustibles brûlent avec très-peu de flamine, en répandant une odeur particulière un peu aromatique qui ne rappelle ni celle de la houille ni celle du lignite. Ils ne

décrépitent pas au feu, et ils ne donnent pas de coke aggloméré.

Supposons toutes ces questions préalables résolues dans un sens favorable. Dans quelles conditions économiques pourrait-on, dans cette hypothèse; entreprendre l'exploitation de ces gisements ? Et d'abord, quels pourraient être les débouchés des produits de l'exploitation? Le charbon consommé actuellement en Nouvelle-Calédonie provient des

mines de Newcastle dans la Nouvelle-Galles du Sud. Il ne revient pas à moins de 45 francs par tonne sur le quai de Nouméa. Ce chiffre est élevé, mais la consommation de la colonie est encore relativement faible. Dans les deux armées 1875 et 1875, les services publics de la colonie ont consommé En 1872 En 1873

3.002 tonnes de charbon. Aoo3

En évaluant à 1. 000 tonnes la, consommation actuelle de

l'industrie privée, on ne peut donc estimer à plus de 5. 000 tonnes le chiffre de la consommation intérieure de la

colonie. Assurément cette consommation est destinée à

La multiplication des services de transport sur les côtes, la création d'industries nouvelles, le développement de l'exploitation des mines créeront des besoins nouveaux. Il serait cependant imprudent d'étudier les conditions de l'entreprise en vue de ces ressources éventuelles. Dans l'état de choses actuel, la consommation intérieure de la colonie nous paraît insuffisante pour absorber les produits d'une mine de houille, car celle-ci ne peut vivre qu'a la condition de répartir ses frais de premier s'accroître.

établissement sur une production totale suffisante. On devrait donc chercher à exporter .une certaine quantité decharbon de la Nouvelle-Calédonie, en l'offrant comme

fret de retour aux. navires français ou australiens qui quittent la colonie sur lest. Le nombre des navires français qui visitent la Nouvelle-Calédonie s'est élevé en 1875 à 19 navires, appartenant tous au port de Bordeaux, et ayant TOME IX, 1876.

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