Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 11]

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EXPLOITATION HYDRAULIQUE DE L'OR

G

commencerai par parler de la nature de ces dépôts et je dirai quelques mots des diverses théories qui ont été pro posées pour en expliquer la formation.

§ 1.

De la nature des alluvions aurifères anciennes.

déLes alluvions anciennes, qui constituent les grands gépôts aurifères dont nous nous occupons, se présentent néralement sous forme de colline,,. Ces collines, composées de matériaux plus ou moins meubles, occupent fréquemment le sommet d'autres collines, formées de roches anciennes, et se trouvent ainsi à une hauteur considérable au-dessus du fond des vallées. Elles sont, dans plusieurs régions, couronnées par une couche épaisse de matières volcaniques, laves, basaltes et cendres agglomérées, qui forment par-dessus des plateaux à bords abrupts. Tout le versant occidental de la Sierra Nevada a été, en effet, à une époque relativement très-récente, le théâtre de puissantes éruptions volcaniques, et des coulées immenses de

laves, en partie détruites aujourd'hui, en ont envahi les vallées.

L'épaisseur de ces coulées au-dessus des graviers (*) aurifères atteint parfois 5o mètres. Les fig. 1, 4 et 5 de la Pl. XI qui accompagne le mémoire de M. Laur font voir clairement ces couronnements basaltiques. Je reproduis, en outre (fig. 4, Pl. I), une coupe très-intéressante par le tunnel de Maine Boy, près de Sonora (Tuolumne county), donnée dans le volume I" (1865) du Geological survey of California. Le couronnement de lave, coupé à (*) Je me servirai plusieurs fois du mot gracier, faute d'un meilleur et comme traduction du mot anglais gravel; mais il ne s'agit pas ici d'un véritable gravier, c'est-à-dire d'un amas de petits cailloux, mais de sables, galets, conglomérats, etc.

EN CALIFORNIE.

pic, et formant un grand plateau désigné sous le nom de Table Mountain, est épais, au point où la coupe a été faite, de 42 mètres.

En examinant de plus près ces collines aurifères , on' reconnaît, grâce aux excavations faites par les mineurs, qu'elles ne reposent pas, le plus souvent, sur un plateau horizontal, mais qu'elles remplissent une dépression ou sorte de vallée creusée dans la roche sous-jacente. Les fig. et 2, PI. I, ainsi que la fig. 4, que je viens de citer déjà, représentant des coupes transversales de dépôts aurifères, feront comprendre cette disposition. Au tunnel de Maine Boy, la roche inférieure s'élève à 45 mètres au-dessus du point le plus bas occupé par les alluvions. Ces parois rocheuses qui enserrent les dépôts sont désignées sous le nom de rini-roch (roche du bord) ; le bed-rock est la roche qui forme le fond de la vallée remplie. Les dépôts" aurifères eux-mêmes sont formés d'assises superposées de natures diverses, composées de sables, graviers, argiles, galets et fragments de toutes les roches de la Sierra. Ces assises sont, le plus souvent, stratifiées horizontalement en chaque point, mais sans présenter de continuité sur une grande étendue. On verra des exemples_ de ces assises horizontales sur les fig. 2 et 5, Pl. XI, du mémoire de M. Laur. A la base des dépôts, reposant surie bed-rock, à surface parfois fort irrégulière, on trouve d'abord le blue gra vel (gravier bleu), dont l'épaisseur varie de quelques centimètres à 12 011 15 mètres. C'est une masse, assez fortement cimentée, de sable à gros grains, souvent argileux, et de cailloux roulés de toutes grosseurs (Souvent plus gros que la tête d'un homme) de quartz et de roches schisteuses et serpentineuses. Comme son nom l'indique, cette masse est bleue ou bleuâtre : cette coloration est attribuée à la présence de sels de fer (sulfate de protoxyde), et, selon quelques personnes, passerait au rouge lorsque la matière est soumise à l'action de l'air. Cependant la