Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 31]

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NOTICE BIOGRAPHIQUE

SUR JULES GALLON.

que sorte accessoires, mais souvent d'une extrême importance. Nous voulons parler De ses rapports sur les expositions universelles ; De ses mémoires sur diverses questions relatives à la géologie et à l'art des mines ;

inconnus en France. C'était en 1788. Le moment était mal choisi par des étrangers pour l'introduction en France d'une industrie nouvelle. Leur nationalité, la substitution du travail mécanique au travail à la main, tout désignait les frères Gallon aux fureurs populaires. Une partie des métiers furent incendiés, et après de courageux efforts l'entreprise dut être abandonnée. L'aîné, William, retourna en Angleterre, les autres se fixèrent en France, et l'un d'eux, Charles, embrassa la carrière d'ingénieur civil, carrière dans laquelle

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De ses communications à la Société d'encouragement pour l'industrie nationale ;

De ses études sur des entreprises de mines en France et à l'étranger, études faites en réponse à des demandes de consultations et donnant lieu à des réponses fortement motivées; Enfin d'une correspondance immense avec ses collègues, ses amis et ses anciens élèves. On peut se demander comment un seul homme a pu suffire à une telle tâche. La réponse est facile : Dieu avait accordé à Gallon deux grandes grâces : en le faisant naître au sein d'une famille honorable entre toutes, il lui avait donné une intelligence exceptionnelle. Gallon, reconnaissant de ces dons, avait mis au service de cette intelligence si grande une volonté de travail incomparable. Entrant résolûment et dès ses plus jeunes années dans

la voie laborieuse suivie par son grand-père, son père et Son frère aîné, tous trois ingénieurs civils du plus haut mérite, il n'a jamais cessé de travailler. L'effort n'apparaissait pas au dehors, mais il était énergique et continu, i/ a duré près de cinquante ans. Par sa famille paternelle Gallon était d'origine anglaise.

Son arrière-grand-père, John Gallon, propriétaire d'une fabrique de velours à Warrington, dans le Lancashire, mourut en 1779, laissant quatre fils et deux filles ; ces enfants, appartenant comme leurs parents à la religion catholique, furent tous élevés en France. Trois des fils de John Gallon fondèrent en Normandie, à Pont-Audemer et aux environs de Rouen, des filatures de

coton et de velours avec des métiers anglais à peu près

il a été remplacé par son fils Pierre, et par son petit-fils Charles, frère aîné de l'ingénieur des mines. Le nom de M. Charles Gallon, professeur à l'École cen-

trale des arts et manufactures et ancien président de la Société des ingénieurs civils, est connu de toutes les personnes qui ont eu à s'occuper de travaux hydrauliques; les deux frères ont suivi avec un égal succès deux branches de l'art de -l'ingénieur. I.

Ecole des mines.

Avant de dire quels ont été les travaux de Gallon dans le professorat, il n'est pas inutile de rappeler ce qu'avait été sa jeunesse et de dire avec quelle préparation il abordait la tâche toujours redoutable de l'enseignement. Si le professeur a sur son auditoire une influence morale due soit à des études antérieures incontestées, soit à une pratique étendue, son succès est assuré. A ce point de vue, peu d'ingénieurs ont eu sur leur auditoire plus d'autorité, que celui dont nous racontons ici la vie. Pierre-Jules Gallon, né au Houlme (Seine-Inférieure) le g décembre 1815, venait avec sa famille à Paris en 1825 et entrait comme externe dans une petite pension qui suivait les cours du collège Charlemagne. Nous n'étions pas nom-

breux dans la pension Scribe; les répétitions y étaient