Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 106]

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STRUCTURE DES FILONS AURIFÈRES

DE GONDO (VALAIS).

mode de répartition de P est caractérisé par la différence Pr Pm = 90, qui répond elle-même à la différence de résistance offerte par les bancs à la fracture. Pour chercher à interpréter ce fait, il faudrait donc connaître avec exactitude la dureté relative des strates favorables et défavorables. D'après les dires des anciens ouvriers, les régions stériles étaient plus dures à percer dans les galeries d'allongement que les portions productives du filon; mais de ces renseignements, si exacts qu'ils soient, on ne peut déduire les propriétés de la roche encaissante en dehors du gîte; ces propriétés n'auraient pu être constatées que par l'ouverture de travers-bancs. Je ferai seulement remarquer que si l'on cherche, par le calcul, quel serait le plongement du plan normal aux mauvais bancs (limite du plongement de la fracture dans les strates défavorables par leur excès de dureté), on trouve 810 et quelques secondes. La fracture dans les mauvais bancs est donc, ici, plus couchée que ne le serait le plan normal. D'autre part la hauteur totale de chute de la région du toit sur le mur est intimement liée à la puissance du gîte. L'aspect des divers bancs de gneiss n'offrait pas de caractères assez tranchés pour qu'il fût permis de chercher à mesurer directement cette hauteur de chute. En appliquant h tang (Pr Pm) la formule e e désigne sin Pr la puissance des parties riches du filon et h la hauteur de

l'angle que fait, avec ce même plan, l'intersection AI Al' du plan des couches et du plan moyen du. filon. L'intersection rabattue en AR sur le plan vertical donne un angle YAB = 500 L'observation des anciens abatages avait aussi donné une valeur de 500.

=dans laquelle

chute, on trouve que des puissances de om,50 et i mètre, ob-

servables dans certaines parties riches normales, auraient

correspondu à des chutes de 5 à 6 mètres, très-compatibles avec la puissance des bancs de gneisS qui ne dépasse pas 20 mètres.

Épure n° 4. - Le plan moyen du filon passe par la ligne de terre ; BA est la trace horizontale du plan des couches, TA sa trace verticale. L'angle que font les colonnes

riches normales avec le plan horizontal, n'est autre que

L'épure montre, en outre, que l'inclinaison apparente du terrain est réduite à io° 'sur le plan perpendiculaire à la direction moyenne du filon. En résumé, le mineur se trouve, à Gondo, en présence de phénomènes rendus complexes par les effets d'un assez grand nombre de fractures, dont les trois principales sont N. 250 0. orientées suivant les directions N. 200 0. N. 57° 0. Le tracé du diagramme lui indique immédiatement que la seconde direction n'est qu'une déviation de la dii ec-

tion N. 200 0., et que, par conséquent, c'est sur cette dernière qu'il a chance de rencontrer des colonnes riches dans les filons de ce système; il lui confirme que la direction N. 57° 0 appartient à des fentes d'un autre système stratigraphique, se prêtant d'ailleurs au même genre d'études; il lui donne les caractères propres aux richesses normales des filons N. 20° 0., le mettant ainsi à même d'identifier les colonnes riches qu'il développe par ses travaux et de les relier aux systèmes auxquels elles appartiennent réellement. Mon but a été de faire voir l'utilité de l'emploi de ce tracé

pour vérifier les déductions qu'on peut tirer de l'étude de filons déjà ouverts sur une assez grande surface; il est facile de voir que ce même tracé fournirait une base scientifique pour la reprise éventuelle de travaux dans ces filons.