Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 255]

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ROCHES MÉTALLIFÈ R ES .

REVUE DE GÉoLDME.

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fications, dans ceux du Canigou. Pour lui, la plupart des gîtes au. jourd'hui considérés comme des amas ont probablement une origine analogue et sont susceptibles d'être ramenés, comme tous les gîtes métallifères, à une origine filonienne plus ou moins complexe. Enfin II pense que les trois grandes directions signalées plus haut se retrouvent dans presque tous les gîtes de l'Ariége et qu'elles peuvent

être mises en évidence dans l'ossature même de la chaîne pyrénéenne, dans laquelle se reproduisent en grand les phénomènes de dislocation observés dans les mines de Rancie. On trouve dans les massifs du Canigou des mineESCOMUPS. rais de fer manganésifères qui ont été signalés déjà par D uf rén oy etqui, aux environs de Nyer (Pyrénées-Orientales), viennent d'être étudiés de nouveau par M. V ir I et d' A.o us t (I). Une analyse du minerai d'Escoumps (commune de Nyer), faite,

il y a quelques années, à l'École des mines, a donné : Peroxyde de fer

80,12 7,21 1,66 7,33

Oxyde rouge de manganèse

Quartz et argile Perte au feu Somme

99,32

Il y a en outre : silice, 0,31; soufre, 0,30; phosphore, traces. D'un autre côté, des analyses publiées par M. Petitgand ont

également indiqué 6 à 7 p. 100 de manganèse; dans certains échantillons, qui étaient, il est vrai, exceptionnels, la proportion de manganèse s'est même élevée à 17 p. 100. En tout cas, ce minerai de fer offre le grand avantage de contenir une proportion de manganèse supérieure à celle qui est nécessaire pour obtenir des fontes abiéreuses. M. V irlet d'A o ust décrit spécialemerit le filon d'Escoumps qui donne son nom à la concession et qui, à la mine d'Alcine,

présente un pointement de minerai de fer d'une puissance de 6 mètres. Au filon de la Fouradade, près le village même de Nyer, la puis-

sance varie de 2 à 8 mètres. Le minerai consiste en hématites rouges et brunes. L'hématite rouge est magnétique, compacte, mélangée de fer oligiste granulaire. Dans ses cavités on observe des infiltrations siliceuses. Le (1) Rapport sur les mines de fer oxydé manganésifère d'Eseoumps (Pyrénées. Orientales), 1873.

489 minerai est quelquefois coloré en noir par le manganèse qui s'y montre même en veines, à structure fibreuse, pouvant atteindre plusieurs centimètres d'épaisseur. D'après M. Vir let d'Ao us t, les minerais de fer du massif du Canigou forment des amas irréguliers ou des filons parallèles à la stratification; ils sont vraisemblablement dus au soulèvement des Pyrénées. Dans la commune de Nyer, en particulier, les minerais

ne sont pas dans le granite, mais bien dans le terrain silurien métamorphique, qui est essentiellement composé de schistes cristallins, alternant avec des calcaires saccharoïdes blancs ou bleuâtres. Les filons ont la direction ouest i8^ nord qu'affectent toutes les couches des environs, direction qui est précisément parallèle à la chaîne des Pyrénées. Du reste, les minerais se trouvent surtout clans les zones calcaires, probablement, dit M. Vir 1 e t,

parce que ces dernières, étant moins flexibles que les schistes, se sont brisées au moment du soulèvement, et parce qu'alors les fentes qui les traversaient ont livré un passage plus facile aux eaux minérales et aux émanations ferrifères. Dans certaines parties, les calcaires au contact des minerais ont été tellement imprégnés par ces émanations qu'ils sont devenus ferrugineux. PLAVOGNE.

Un minerai de fer découvert par MM. C h an ey et

Duplay à Navogne (Haute-Loire) a été étudié par M. H. Ami o t Ce minerai se trouve au fond d'une cuvette locale formée par la

Loire, vers son confluent avec l'Ance, aux environs de Bas-enBasset et de NIonistrol, dans l'arrondissement d'Yssingeaux. Il est vers la base d'un terrain stratifié, regardé comme tertiaire et immédiatement superposé au granite. Il présente un dépôt variable de richesse et de puissance dans lequel le minerai exploitable se réduit tantôt à quelques centimètres et tantôt atteint o",80. Les parties riches y forment, comme l'observe M. Ami ot , des espèces de rognons irrégulièrement distribués et aucun plan de stratification n'y est nettement visible. Du reste le minerai se compose soit de

jaspe jaune clair ou brun, à cassure conchoïde, soit d'arkose cimenté par de l'argile imprégnée d'oxyde de fer, soit encore de limonite avec grains de quartz. Son triage fournit trois qualités qui rendent à l'essai 20, 3o et plus rarement ito p. 100 de fonte. L'analyse d'un échantillon riche a donné à M. Barouli er de Saint-Étienne : (1) Rapport sur une demande en concession, 23 janvier L974.