Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 147]

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DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE EN FRANCE.

ENQUÊTE SUR L'ÉTAT

pour rendre ces chiffres comparables à ceux de 1869, qui étaient

respectivement, comme on l'a vu tout à l'heure, 58 p. 100 et 56 p. ioo, il faut tenir compte de la perte de l'Alsace-Lorraine. Or il est facile de constater, par l'étude des documents statistiques de l'administration des mines, que l'Alsace-Lorraine absorbait, en 1867, 17 millions de quintaux sur les importations de la Belgique et du bassin de Saarbrück. Retranchant cette somme des importations de 1869 et tenant compte des exportations, il reste, pour le territoire actuel de la France, un déficit de 65 millions de quintaux, pour une production qui s'élevait, défalcation faite du bassin de la Sarre, à ).52 millions de quintaux. Le rapport du déficit à la production, pour la France réduite à ses limites de 1872, était

donc, en 1869, de 5o p. 100, chiffre bien supérieur, comme on voit, à ceux de 1872 et de 1873. Relativement à la consommation, réduite de la part afférente à l'Alsace-Lorraine, le même déficit,

en 1869, eût été de 33 1/2 p. 100, tandis qu'en 1872, il est de 30 p. 100 et, en 1873, de 28. Ainsi l'on est fondé à dire que la production indigène, non con-

tente de s'accroître en valeur absolue, fait chaque jour de nouveaux efforts pour diminuer l'écart qui existe entre elle et les besoins de la consommation. Grâce aux progrès réalisés depuis 1860, le déficit annuel de la production est tombé au-dessous du tiers de la consommation totale et il est permis d'espérer que notre industrie ne s'en tiendra pas là. Toutefois, le déficit demeure encore bien sensible en valeur absolue et ces 66 à 70 millions de quintaux métriques représentent un tribut rigoureux que la France doit payer, chaque année, à la production étrangère. Ajoutons cependant, comme compensation légère, que, le droit d'entrée sur les houilles étrangères étant aujourd'hui, avec l'addi-

tion des nouvelles taxes, de i',60 par tonne, une importation de 70 millions de quintaux fait entrer dans les caisses du trésor une

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par la Belgique, s8 1/2 pour 100 par l'Angleterre, et 8 p.100 par

172, les l'Alin E ema8gne'

importations totales ont été de 75.1160.000 quintaux, soit ii p. 100 de plus qu'en 1869. La Belgique y est entrée pour 66 p. 100, l'Angleterre pour 27 p. 100, l'Allemagne pour 7 p. 100.

Enfin, en 1873, les tableaux de douanes accusent une importation de 76.750.000 quintaux, en progrès de 4 p. 100 environ sur 1872; les parts proportionnelles sont : 6o p. 100 pour la Belgique, 29,5 p. 100 pour l'Angleterre, 9,5 p. 100 pour l'Allemagne. On voit par là que les proportions relatives, suivant lesquelles les trois pays producteurs concourent à notre alimentation, varient extrêmement peu. Toutefois, de 1872à 1875, il y a eu augmentation au profit de l'Angleterre et au détriment de la Belgique ; de plus, les importations de l'Allemagne tendent à s'accroître et ce résultat s'accentuera sans doute de plus en plus, si les charbons du bassin de la Ruhr continuent à être partiellement employés, comme ils le sont déjà depuis deux ans, à la fabrication du gaz parisien. Le rayon de pénétration des houilles étrangères est fort considérable. Ainsi les houilles belges arrivent actuellement dans trentequatre départements. Le département du Nord, à lui seul, consomme le quart des importations belges. Les charbons de Saarbriick se rencontrent dans treize départements. Enfin les houilles anglaises arrivent dans quarante-cinq départements, parmi lesquels trois surtout se signalent par l'importance de leur consommation ce sont la Seine-Inférieure, la Loire-Inférieure et la Gironde, qui absorbaient, en 1869, le premier 25 p. 100, le second 10 p. Loo et le troisième 9 1/2 p. 100, soit ensemble 42 1/2 p. 100 de la totalité des importations anglaises.

somme de 11.200.000 francs.

Recherche ales moyens propres à assurer le développement de l'industrie houillère en Frmace.Concessions inesploiiées.

Les pays producRépartition des importations étrangères. teurs auxquels la France s'adresse, pour obtenir l'excédant nécessaire à la consommation, sont la Belgique, l'Angleterre et l'Allemagne. En 1869, la Belgique nous envoyait 47.554.30o quintaux,

Du moment qu'il est constaté que la France d besoin, chaque année, d'aller chercher à l'étranger à peu près le tiers de la houille nécessaire à sa consommation, il est évident que les pouvoirs publics ont le devoir d'aviser aux moyens d'augmenter la production

l'Angleterre 18.883.400 et l'Allemagne 16.595.000. Mais ces chiffres,

diminués de la consommation de l'Alsace-Lorraine, se réduisent, pour la Belgique, à 41;685.700 quintaux et, pour l'Allemagne, à: 5.346.5oo. En sorte que le total des importations étrangères, en

1869, pour la France réduite à ses limites de 1872, était de 65.915.600 quintaux, fournis de la manière suivante : 63 1/2 p. 100

indigène.

Ce résultat peut être obtenu de deux manières : 10 par une meilleure utilisation des richesses houillères existantes; 20 par la découverte de gisements nouveaux, s'il y en a. Nous allons examiner successivement ces deux ordres d'idées ; mais auparavant il