Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 50]

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FABRICATION DU FER, DE L'ACIER PUDDLÉ

que que la sole, faite exclusivement avec deS' matières riches en oxygène comme le minerai de Mokta et les battitures qui ont une composition voisine de celle du peroxyde de fer, s'use peu à peu et que ces matières riches en oxygène doivent être remplacées au fur et .à mesure de leur disparition; si l'on considère surtout que, comme je le dirai plus tard, on arrive parfois à retirer du four plus de fer que n'en contient la fonte chargée, on en conclut que les éléments de la sole doivent nécessairement se réduire et oxyder les ma-

tières étrangères au fer qui se trouvent dans la fonte; la sole joue donc dans les réactions le rôle principal ; malgré le peu de brassage apparent qui se produit, comme les couches inférieures du bain se déplacent continuellement par suite de l'entraînement dû à la rotation et du mouvement inverse clû à la pesanteur, toutes les particules de la charge viennent successivement passer au contact de la sole, et s'affiner en réagissant sur les matières oxydées que con-

tient cette dernière; en se réduisant, ces matières don- f nent du fer métallique qui s'ajoute à celui qui provient de la fonte. Dans le travail des fontes blanches ordinaires de forge, le bain conserve toujours un .état plus ou moins pâteux, et l'entraînement dû à la rotation de la sole est plus que suffisant pour produire une agitation assez forte, mais qui n'est pour ainsi dire pas assez intime, qui ne renouvelle pas r suffisaniment les surfaces en contact avec la sole; aussi faut-il suppléer au brassage mécanique par un brassage à la main. Avec les fontes grises ou blanches lamelleuses, l'effet inverse a lieu ; le bain est trop liquide et la rotation n'a d'autre effet que de le faire rouler dans la partie la plus basse du four, sans l'entraîner suffisamment pour que le

renouvellement des surfaces en contact avec la sole se fasse bien. Comme en outre ces fontes sont plus carburées et plus siliceuses que les fontes blanches ordinaires, l'ope-

ET DE L'ACIER 'FONDU.

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ration serait très-longue si l'on s'en tenait à cette agitation

produite par la rotation de la sole aidée même par un brassage énergique à la main ; en refroidissant le four et en injectant de l'eau, non-seulement on ramène le bain à l'état pâteux, mais encore on produit un mélange intime de fonte et de scorie peroxydée sous l'influence de cette eau. Lorsqu'on donne ensuite un coup de feu, les réactions qui s'opèrent entre cette scorie et la fonte viennent s'ajouter à celles qui ont lieu entre la fonte et la sole ; le dégagement tumultueux de gaz qu'elles produisent vient en aide au brassage, et l'on s'explique aisément que le travail de l'ouvrier soit alors presque superflu.

Ainsi donc, c'est dans la sole qu'il faut chercher les causes de l'affinage de la fonte ; il en résulte que les matières employées à la confection de cette sole doivent être aussi pures que possible, afin que leur réduction ne vienne pas ajouter d'impuretés à celles qui existent. déjà dans la fonte, ou du moins n'en ajoute pas une proportion sensible ;

il ne faudrait donc employer ni minerais sulfureux ou phosphoreux, ni battitures, ni scories de cinglage provenant du traitement des fers produits avec ces minerais.

'Essais. comparatifs.

Je puis donner ici les résul-

tats des essais comparatifs qui ont été faits à l'usine de Saint-Chamond sur diverses qualités de fontes traitées au four Pernot et. au four ordinaire. Le tableau .suiFonte fine au bois de Toga (Corse). vant résume la marche du foin- Pernot pendant une semaine du mois de juin (six jours et cinq nuits).