Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 122]

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SUR UN EER NATIF

Je pense que les parties noirâtres sont du fer surchargé de carbone, de , et les parties blanches du fer sans carbone, ou au moins avec très-peu , ce qui en constitue une matière naturelle analogue à celle dont on fait des damas.

Il parait probable que ce sont les portions noirâtres qui, s'étant consolidées les premières , ont , pour ainsi dire , cristallisé dans la

masse de fer, encore liquide ou pâteuse. M. de Schribers regarde cette disposition'. comme

un caractère particulier à tous les fers natifs tombés dé l'atmosphère. J'ai essayé de traiter de même dans l'acide nitrique, deux petits morceaux 'de fer natf trouvés en Sibérie , et détachés de la masse

décrite par Pallas; et -effectivement des parties noires- et blanches y sont devenues trèsvisibles; mais dans ces morceaux le fer ayant

éprouvé une haute température qui l'a fait comme bouillir, et l'a rendu cellulaire , les marques noires et blanches ont suivi les contours des cavités , et y sont très-remarquables,. Les plus blanches ont été respectées par l'acide, et bordent comme d'un filet d'argent les

parties les plus noires , qui semblent avoir épuisé le carbone du fer qui les entourait.

J'ai cherché à vérifier si l'idée de M. de Schreihers , qui semble confirmée par le fer natif de Sibérie, se réaliserait sur de l'acier

fondu, et sur des fontes de fer refroidies dans,, des fourneaux et non mallées. J'ai d'abord pris deux lingots d'acier fbndu Poncelet soudable , dont deux bouts portent encore l'empreinte du moule, tandis que les deux autres

TOIVIS

ont été allongés s o rt

EN BOHfnIE.

forgés

s ensemble : les

et parfaitement

deux bouts portant

l'empreinte du moule ont été mis dans l'acide; ils n'ont point présenté de parties blanches mêlées avec des parties noires , mais le tout est devenu d'un gris foncé uniforme , ce qui serait encore favorable à l'opinion de M. de Schreihers. J'ai ensuite choisi dans la collection de De Romé de Lisle , que je possède , deux masses

de fonte de fer, citées page 102 de la Description méthodique d'une collection de minéraux , faite par ce savant , imprimé en 1773,

qui est celle de son propre cabinet. Ces masses , et sont annoncées, sont marquées 0 À. de fer, ou fer de seconde comme un régule cuite, qui lui avaient été données par M. Grignon, maître de forges à Bayard, en Champagne. Dans l'une, le fer y est en grandes laines, blanches , larges , ayant perdu de leur éclat à l'air, et accompagnées de la substariçe blanche, fibreuse , dite amianthe de Grignon ; la partie qui ne contenait pas de cette substance a été limée et trempée dans l'acide nitrique ; elle ton de y a été attaquée inégaleiripit d'après le analocouleur , et a présenté dies stries assez

gues à celles qui sont produites sur le fer trouvé à Elebogen , en Bohème.

L'autre masse, portant-encore l'étiquette mise par De Romé de Lisle, et disposée en grandes lames blanches., qui ont conservé beaucoup

d'éclat, a été limée par un .bout avec soin, et inise par ce' côté dans l'acide : elle en est

Sortie en présentant une couleur blanche égale,