Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 222]

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CÔTES DE LA CFIARENTE-INFÉRIEURE ,

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OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES, et de Sur les Côtes de la Charente-Inférieure la Vendée; Par M. FLEURIAU IDE BELLEVE.E.

PREMIER MÉMOIRE

(1).

St-Michel en l'FIerm. Description des Buttes coquillières de de ces Buttes et ce qu'on en connaissait.

j. I.

ville ADEUX lieues et demie au Sud-Ouest de la îles de la Dune et de Luçon entre les anciennes voit la métairie de Saint-Michel en l'llerm , on milieu d'un imau appelée les chaux, située trois collines fort lonmarais desséché, mense connues dans le pays gues et presque contip-Duës , Saint-Michel, lesSOUS le nom de buttes de amas de cocomposées que d'un quelles ne sont quilles de différentes espèces (2). plusieurs années beaucoup de ma(,) J'ai recueilli depuisde a donner un aperçu de la Géogrtériaux dans l'intention de la Charente-Inférieure. physique du département phie ph' et plus j'ai rencontré. de Plus je me suis occupé de ce travail, naturelle qui me semblaient d'histoire faits géologiques etl'explication desquels les naturalistes ne nouveaux, ou sur fixés. Ces faits demandent, pour me paraissaient pas encore développemens trop étendus des détails et des être connus, d'ouvrage. Cependant ou place dans ce genre pour trouver simple nomenclature

il faut, pour

à une ne peut le réduire l'opinion la plus générale indiquer du moins le rendre utile,

des principaux objets. Avant sur la cause et les conséquences je prends le parti d'exposer, dans diffédonc de le terminer, qui exigent quelques disrens Mémoires , ceux de ces objets qu'en consultant ainsi les naturalistes, et cussions. J'espère je pourrai donner en provoquant de nouvelles recherches, plus certains. ensuite des résultats seule masse oblongue, (2,) Ces buttes sont figurées en une dite de l'île de Ré. &lir la carte de Cassini , n.. 133 ,

etc. 427

Ces coquilles, dont la plupart proviennent de l'huître commune, ressemblent absolument à celles de diverses mollusques qui naissent journellement sur nos côtes ; mais elles se trouvent élevées de plus de 6o pieds au-dessus du niveau qu'occupent ces mêmes mollusques vivans. Ce fait est d'une telle évidence, qu'il a frappé tous ceux qut ont eu occasion del'examiner; ce pendant on n'en a parlé qu'historiquement , sans en donner une description suffisante pour les naturalistes: on en a seulement conclu que la mer était jadis plus élevée qu'elle ne l'est à présent. Je ne prétends pas non plus expliquer la cause de cette étrange disposition ; mais, comme il 's'agit d'un phénomène intéressant pour la Géologie, je crois nécessaire de décrire avec assez de détails ce que j'en ai vu, pour qu'on puisse remonter, s'il est possible à cette cause, et pour fournir, peut-être, un moyen de plus de reconnaître la marche que la mer a suivie quand elle a abandonné nos continens. Si la mer, en s'abaissant, avait laissé sur cette plage, un amas de coquilles semblables à celles

qu'on trouve dans l'intérieur des terres, il n'y aurait là rien d'extraordinaire, rien dont on ne pût i\-nontrer des milliers d'exemples. Nos plaines

et nc\s collines fourmillent de corps marins. On en. rencontre jusqu'à dix mille pieds de hauteur sur les Pyrénées, et jusqu'à douze mille sur les Alpes ; Mais presque tous ces corps marins fossiles des continens appartiennent à des espèces différentes de celles qui vivent dans nos mers d'Europe, tandis que les buttes dont il s'agit paraissent entièrement formées par des dépouilles de nos espèces modernes.

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