Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 183]

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SUR LA GYROGONITE.

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lui a été attribué par M. de Lamarck; mais cette comparaison ne peut porter que sur la disposition spirale commune à la gyrogonite et aux graines de luzerne : car, du reste, les différences sont sans nombre. La principale, consiste en. ce que la gousse des medicago qui présentent le mieux cette disposition , est formée de deux pièces fort exactement appliquées l'une contre l'autre , très-déprimées et faisant plusieurs circonvolutions sur elles-mêmes à la manière des escaliers tournans sans columelle; tandis que la gyrogonite est sphérique et formée de cinq pièces : de plus, les circonvolutions se font en sens opposé , et le rapport des volumes est énorme en faveur des graines de luzerne. En lui mot., cette. comparaison n'est pas susceptible d'être soutenue. Après avoir ainsi rapporté les gvrogonites règne vegeta' , on a tout--fait abandonné cette idee , et l'on a préféré de les placer dans le règne animal, ainsi que j'ai déja eu l'occasion de le dire en parlant des travaux de M. de Lamarck, qui ont trait à la description de ces fossiles. Le problème relatif à leur classification soit dans l'un , soit dans l'autre règne organique, était assez difficile à résoudre lorsque je lus la première partie de ce Mémoire à la Société philomathique en août 1810 ; cependant je tilchai alors de tirer toutes-les inductions possibles de leur gisement, qui pouvait seul fournir quelques eclaircissemens à ce sujet. Je remarquai

avec 1N/L Cuvier et Brongniart, que les gyro-gonites accompagnent presque constamment des débris d'animaux, et que ces débris appartiennent à des mollusques semblables par leurs

formes

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formes générales à ceux qui vivent aujourd'hui dans les eaux des marais , tels que les lymnées

et les planorbes , et j'en tirai la conséquence que leur habitation était la même que celle de ces animaux. Je me proposai la question suivante : Les é,,,yrogonites sont-elles des tests; entiers d'animaux, ou des os intérieurs de quelques mollusques? Et je conclus que les renseignemens que nous donne l'anatomie comparée devaient d'abord faire rejeter cette dernière supposition, et que, quand même on avancerait que cette anatomie n'est pas encore assez connue, on aurait encore un autre motif d'éloigner cette même supposition , non moins plausible que le

premier, quoique moins direct. En effet, les gyrogonites se trouvent, tantôt avec les lymnées et les planorbes ensemble, d'autres 'fois avec des lymnées ou des planorbes séparément. Dans d'autres lieux elles accompagnent des débris de coquilles assez semblables par leurs formes aux cérithes, et qui ont reçu de M. Brong-

niart le nom générique de potamides (1). Ôn les voit également avec ces potamides ét les lymnées , à l'exclusion des planorbes; d'autres fois, elles se trouvent avec les bulimes, etc. ou bien elles sont absolument seules dans les pierres qui les renferment : et, en général, voit que leur existence est indépendante de celle de chacune des coquilles que je viens de (t) M. Gillet en a trouvé de très-bien caractérisées avec

des moules de gyrogonites , près et au nord de la ferme do Montubois, à droite de la descente, vers Bessancourt.

Volume 32, n°. 191.