Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 39]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

76

MOYENS DE PL,iETRER DANS LES LIEUX

celui qui le portera de se mouvoir librement : cette espèce de plastron sera attachée par des courroies qui serreront par derrière : un conduit en cuir, d'une longueur convenable, est lié par l'extrémité inférieure , au-dessus d'un

robinet par lequel l'air peut s'échapper du réservoir quand on le juge à propos ; l'autre

extrémité sera terminée à une espèce de masque qui s'appliquera sur la bouche , et même un tuyau en ivoire entrera dans celle-ci, afin. que l'air ne puisse se rendre autre part.

On peut imaginer divers moyens de faire sortir l'air du réservoir et d'en régler la quantité, de manière qu'il y en ait toujours assez

dans le tuyau pour la respiration d'un indP vidu. Celui qui me semble le plus simple,

consiste à percer le robinet de plusieurs trous placés à distance sur une même circonférence

du robinet, de manière qu'en tournant ce-

lui-ci on augmenterait à volonté l'orifice d'écoulement à mesure que la force élastique de, l'air intérieur diminuerait : le premier pertuis ne doit pas avoir plus de un dixième de millimètre carré de surface. Je voudrais aussi que ce fût au-dessus de ce même robinet que

l'on ajustât la pompe qui servira à comprimer l'air. Pour empêcher l'incommodité qui résulterait de la vitesse de l'écoulement de l'air , et se procurer une espèce de réservoir

intermédiaire où l'homme pourrait facilement

trouver de quoi respirer , je n'ai rien vu de

mieux que de donner au conduit en cuir, dont j'ai parlé , un assez grand diamètre, et même de le plisser dans le sens horizontal , afin qu'il

OU L'AIR NE CONTIENT POINT DE GAZ OXYGÉNE. 77

puisse s'allonger et s'agrandir, s'il se remplit d'air un peu comprimé. Il est important que l'homme qui porte l'appareil respiratoire, et qui le plus souvent ira au secours de quelque ouvrier suffoqué par le mauvais air , ait les deux mains libres ; en conséquence la petite lanterne qui contiendra la lampe destinée à l'éclairer, doit être attachée au plastron et placée dans" un petit enfoncement, fait à dessein ; il faut que l'on puisse incliner la lampe quand cela sera jugé utile, et que clans tous les cas elle ne puisse être brisée en montant ou descendant des échelles, etc. Un conduit en cuir attaché par l'extrémité supérieure au masque dont j'ai parlé, et communiquant avec les narines par lesquelles se fera l'expiration de l'air contenu dans les poumons, amènera cet air à la partie inférieure de la petite lanterne, et de manière qu'il environne toujours la mêche sans former un courant capable d'éteindre la flamme : l'air qui a servi à la combustion sortira ensuite par la partie supérieure de la même lanterné. L'expérience de Pilâtre de Rozier, que chacun peut répéter sur lui-même , fait voir qu'il est extrêmement aisé d'aspirer l'air par la bouche et de le rendre par les narines ; mais si l'on craignait qu'un homme , qui ne serait point

exercé à ce jeu de la respiration, fit quelquefois tout le contraire de ce qui est indiqué, ce qui d'ailleurs n'aurait jamais un grand inconvénient, il serait facile d'y pourvoir au moyen de petites soupapes ou valvules , qui ne permettraient pas a l'air de suivre un autre