Journal des Mines (1811, volume 30) [Image 135]

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SUR l'OPACIFICATION 256 aussi analogues, sont dues à quelques différences

entre leurs compositions chimiques ?

6o. Entre autres minéraux soumis à la seconde espèce d'opacification, j'ai traité assez en grand des galets volcaniques de l'île Bona-

parte (i) , et des roches amphiboliques du

Morbihan. J'ai observé que ces minéraux donnaient des produits très-glacés lorsque je les associais à des pâtes avec lesquelles ils se trouvaient dans un rapport convenable à la vitrifi-

cation, et que quand par défaut d'harmonie avec les pâtes, ils ne prenaient pas d'eux-

mêmes un glacé suffisant, je le leur faisais pren.-

dre , soit en leur appliquant une plus haute

température, soit en y ajoutant une substance terreuse propre à remédier au vice de propor-

tion qui causait le manque de fusibilité. La

même chose m'est toujours arrivée dans l'emploi des marnes du Jura, ou des environs de Paris,dont la dernière,comme on l'a vu (25° exp.),

n'est pas susceptible de la seconde espèce d'opacification.

61. J'ai eu plusieurs occasions d'observer

que les minéraux volcaniques ou non, dont les

produits conservent l'aspect vitreux après la fusion , nonobstant la lenteur du refroidissement , sont plus fusibles que ceux des mêmes minéraux qui perdent cet aspect ;et sir lamesRail a remarqué (2) que les basaltes qui affectent l'apparence terreuse, sont plus réfractaires que les laves qui ne l'affectent pas. Ci-devant île Bourbon, et depuis île de la Réunion. Mémoire précité , page 68 : cc Les basaltes sont en » général plus réfractaires que les laves ». 62.

DES CORPS VITREUX..

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Enfin, on a vu (44) que, des différens

corps vitreux que j'ai traités avec le verre à bou-

teilles, aucun n'a exigé une température aussi élevée pour revenir à l'état vitreux, après avoir passé par l'opacification dé la première espèce. Ces diverses notions, jointes à d'autres, puisées clans des travaux étrangers à l'objet des recherches actuelles, me portaient naturellement à supposer que l'aspect pierreux qui se manifeste dans certains corps vitreux, après la fusion suivie d'un refroidissement lent, pouvait tenir à ce què la vitrification n'en est pas portée au dernier point; soit parce que la composition rr:en est pas assez vitrescible , soit parce que la vitres.cibilité n'en est pas assez développée par la tempér',ature ; de sorte que, dans les verres à bouteilles ordinaires, par

exemple , une portion des principes constitu ans

-qui excède la proportion convenable , n'est tenue en dissolution que par la température dont l'élévation a suppléé au défaut dé vitrescibilité du mixte.

Quand on arrête brusquement du calorique , le verre reste dans l'étatl'action où l'avait porté la haute température (1). Mais, si au(s) 1.T11 phénomène analogue se passe dans la fabrication

des porcelaines colorées en brun par le fer. J'ai fait remar-

quer ( Essai sur les Corps vitreux, etc. 46) que les variations qu'on observe dans les nuances de ces verres n'ont pas lieu dans Pintérieur qui est toujours noir. Or, ces variations sont dues à l'abaissement de la température , qui opère sur les molécules métalliques fixées à la surface, une oxydation , conséquemment une coloration différente que dans l'intérieur ; et si au lieu de laisser les pièces exposées à cet abaissement on les tire du four à l'état Lance, on les trouve noires au dehors comme au dedans.

roiwne 3o.