Journal des Mines (1810, volume 27) [Image 207]

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SUR UN P1-11.NOMÉNE 4°8 J'ignore si on a publié quelque chosede nouveau à cet égard depuis 1796, ce qui m'engage à attirer l'attention des physiciens sur ce phénomène, en portant à leur connaissance un fait semblable, qui s'est manifesté dans un moment où la condition considérée comme indispensable par Bouguer, , n'avait pas lieu. Le 27 août 1807, peu après le lever du soleil, .

je traversai la rivière d'Amblève , au hameau de Quarreux , -à 10 kilom. de Spa, département

de l'Ourte. Cette rivière y coule au milieu d'une vallée ou gorge étroite, bordée de pentes rapides qui ont près de zoo mètres de hauteur, et dont les sommets correspondent aux plateaux ou plaines élevées des Ardennes. Toute cette vallée était remplie d'un épais brouillard, qui voilait totalement le soleil, et surpassait le niveau des plateaux sur lesquels il ne s'étendait point. M'étant retourné , lorsque je fus sorti de cette espèce de nuage, je vis l'ombre de mon corps qui se dessinait sur le brouillard, en présentant

le phénomène décrit ci-dessus. Elle y traçait

une image dont la tête était entourée d'une auréole , large de plus d'un mètre, formée de

cercles concentriques , lumineux , faiblement teints des couleurs de l'iris. Comme je n'avais point de thermomètre, je ne puis dire positivement à quel degré se trouvaient ces vapeurs, mais j'ose assurer qu'elles n'étaient point à l'état glacé ; je suis. même persuadé que leur température était élevée de plusieurs degrés au-dessus de zéro, car cette matinée suivait et précédait deux journées des plus chaudes de l'été de 1807, et le thermomètre observé à Liége deux heures et demie après

parition

D'OP TI QUE,

parition du phénomène, indiquait 200,5 de l'échelle centigrade, chaleur qui ne devait pas difl férer cônsidérablement de celle qui régnait au plateau de Quarreux élevé seulement de 45o mètres au-dessus du niveau de la mer, ou de, 365 mètres au-dessus de Liége et qui n'est éloigné de cette ville que de trois rnyriamètres .

de distancé horizon tale. M. Beaunier,, Ingénieur des mines, connu avantageusement dans l'histoire des sciences, et l'un des compagnons de voyage du célèbre Dolomien , a bien voulu me communiquer une observation analogue qui, sans contrarier aussi positivement l'hypothèse de BOuguer que celle t'ont on vient de voir le détail, suffirait déjà

pour l'ébranler, et qui, outre quelques cir-

constances particulières , a le mérite d'être un. exemple de plus d'un fait qui paraît assez rare. -Le 27 septembre 1800 , M. Beaunier fit une excursion a u Puy de Sancy, dans les monts d'Or, département du Puy-de-Daine. Il trouva cette montagne entièrement enveloPpée de nuages épais qui se dissipèrent cependant vers les quatre heures du soir, et tandis qu'appuyé avec son

guide sur la croix qui est au sommet du Puy, il admirait la vaste étendue de pays qui s'offrait à ses re gards , il remarqua un petit nuage blanc qui s'était formé sous ses pieds dans un vallon exposé au Nord. Ce nuage se trouvant eclairé par le soleil,. présenta un cercle. complet bril-

lant des couleurs de l'iris , au miiieu duquel Se projetait l'ombre des deux spectateurs qui embrassaient la croix , circonstance qui pro-

duisait un effet extrêmement pittoresque. Fiilume 27. Dd