Journal des Mines (1809, volume 26) [Image 13]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

SUR PLUSIEURS VARITEIS

NOUVELLES D'ACIER.

mens que le dernier envoi paraît déjà présenter , ces artistes parviendront bientôt à remporter cette conquête sur .les fabriques les plus

l'industrie française présentés à l'exposition.

24

renommées.

Mais pour rendre à MM. Poncelet toute la justice qu'ils méritent , nous ne devons pas omettre de faire connaître à -la Société les circonstances suivantes qui peuvent avoir apporté des .differen.ces sensibles dans les résultats de l'examen de leurs aciers. Les manipulations différentes auxquelles

les ont soumis les artistes qui en ont fait les essais.

2°. Les différences réelles dans la nature des

aciers qui ont été soumis aux expériences. Il y avait, dans les échantillons essayés, une barre d'acier prenant, après avoir été forgée ou chan ffée ; beaucoup de dureté par le seul refroidisse-

Ment à l'air propriété que MM. Poncelet avaient annoncée comme nuisible pour cer:

tains usages, mais. fort utile dans d'autres, et qui aura sans doute trompé plusieurs desartistes. I>. Il est constant que si MM. Poncelet avaient fabriqué leurs aciers avec des fontes on avec de bons fers durs de Suède, tels que ceux de Roslagie que les Anglais emploient (et comme ces fabricans l'ont fait eux-mêmes lorsqu'ils ont présenté des aciers fou dus au Bureau consultatif, qu

alors furent trouvés d'une qualité supérieure), ils en auraient aujourd'hui obtenu de "comparables aux meilleurs aciers venant d'Angleterre. Il eiit été sans doute possible à MM. Poncelet de trouver des fers français absolument analogues à ceux de Suède, parmi ceux proclamés dans

le rapport du jury national sur les produits

23

de i8o6 (1). Mais ces artistes, empressés de répondre à la demande du Ministre , et de prouver que la France pouvait se passer de secours étrangers pour les aciersfondus, satisfaits d'ailleurs , à beaucoup d'égards, des aciers cémen-. tés qu'ils avaient préparés avec les fers du département de l'Aude et de celui de la B or, n'ont pas pris le teins nécessaire pour en essayer beau-

coup d'autres qui auraient été peut- être plus

avantageux. Ils sont cependant parvenus, avec. des matières indigènes, et ce qui est très-remarquable , en se servant uniquement de houille, tant pour la fonte que pour le forgeage, à por-

ter la fabrication en grand de l'acier fondu à un degré de perfection auquel elle n'éiait pas encore parvenue en France. Leur motif et leurs

(1). Des essais ( Journal des Mines, 6o ) , ont prouvé que plusieurs forges françaises avaient donné des fers doux, et mous qui ne le cédaient en rien aux meilleurs présentant cette qualité et venant de Suède; sur le petit nombre de for-

ges qui avaient fait des envois, on a remarqué celles du Tronçais ( Allier ), de Conciles (Eure), de Forgeneuve et de Charenton (Cher). Lors de l'exposition de 18o6 il a été cOnstaté que sept clépartemens avaient fourni des aciers excellens, parmi les-

quels on a trouvé de qualité supérieure ceux venant de Goffontaine ( Sarre ) , de la Hutte ( Vosges ) et de SaintDenis (Aude ). A l'égard des fers, seize départemens en ont offert de qualité supérieure dont plusieurs.étaient comparables, pour la dureté jointe à la qualité, aux fers de Suède les plus propres à-faire des aciers: on remarquait particulièrement ceux des forges de Clavières (Indre ) de Fraisans, Rans , Dampierre et Bruyère (Jura) , dé Bèze (Côte-d'Or), de Rambervilliers (Vosges ) , et sans doute il en existe dans beaucoup d'autres départemens,