Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 190]

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OBSERVATIONS GOLOGIQIJES

cliquer une serpentine hors des terrains primitifs ; mais les calcaires grenus talqueux , les schistes micacés feldspathiques , le calcaire porphyroïde à cristaux de feldspath, les quartz en masse enfin devraient également, d'après les idées géologiques reçues , paraître appartenir exclusivement aux terrains primitifs ; et

cependant nous avons prouvé qu'ils se trouvaient ici dans un terrain de transition. D'ailleurs il est naturel d'imaginer que les substances

talqueuses que nous avons vues presque toujours disséminées dans tout le terrain calcaire que nous avons décrit, ont dû quelquefois être prédominantes et constituer des serpentines ou autres roches de même nature. En effet , on voit à Sainte-Foix ces roches calcaires devenir de plus en plus talqueuses , à mesure qu'elles s'approchent des couches dé serpentine. Au reste, en supposant que cette serpentine et ce calcaire dussent être considérés comme primitifs, l'ordre d'ancienneté de ces roches

ne serait pas beaucoup changé, puisque, comme nous le verrons, Je terrain primitifcle cette partie des Alpes se lie avec le terrain de transition par des passages insensibles. Ces roches appartiendraient alors aux derniers dépôts primitifs.

Ainsi donc de toutes ces roches dont nous

avons déjà parlé, il n'y en a qu'un petit nombre sur lesquelles on ne puisse pas prononcer affir-

mativement qu'elles appartiennent au terrain de transition qui constitue le sol de la Tarentaise; et on a vu que ces roches étaient peu Terrains

semblables osbsei,vés

abondantes. 32. Nous allons maintenant indiquer brièvement différens terrains observés dans les Alpes,

1AITES DANS LES ALPES.

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qui ont quelque ressemblante avec celui de la ailleurs clans leseklTarentaise. En sortant de cette vallée par le col du Bon- l'es. homme, on trouve en core pendant quelque tems, dans la vallée de Montjoye , des calcaires grenus ; ils alternent avec des schistes micacés et des ardoises : on ney a pas observé de pou-

dingues en place, mais on en rencontre des fragmens jusqu'au bas de la vallée. (V. Saussure, S.748.)

Dans celle de Chamouni, le granite, le gneiss dominent ; mais ils ne constituent que les sommités : les bases des montagnes sont d'une autre nature de roches qui sont appliquées contre les premières. Le calcaire grenu s'y rencontre quelquefois ; il est très-a quartzeux, et alterne

avec les mêmes roches que dans la vallée de Montjoye. ( F. Saussure, s. 709, 711.) A la Tête-Noire, on observe du cipolin ou

calcaire grenu talqueux adhérent à des schistes micacés effervescens. ( F. Saussure, s. 702.) Plus loin , à Valorsine , ce Même calcaire alterne avec des ardoises, des quartz que Saussure appelle des grès comme ceux du Bonhomme

(5. 2o) , et il incline sur des poudingues à

fragmens primitifs ; disposition qui confirme ce

que nous avons avancé, que ce dernier terrain s'est formé en même tems que le calcaire. L'exem-

ple suivant nous en fournira encore une nouvelle preuve. Ces poudingues de Valorsine sont semblables à ceux de la Tarentaise. Ils sont célèbres parmi les géologues, en ce que leur dis-

position en couches à peu près verticales, a. servi de preuve à Saussure pour démontrer la nécessité d'admettre la formation des roches