Journal des Mines (1807, volume 22) [Image 144]

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MONTAGNES D'HUEZ

Vaujany, celle de la Garde, celle de Brandes, celles d'Oulles , etc. Ces mines avaient été exploitées autrefois avec activité ; mais par des circonstances qu'il est impossible de reconnaître ou même de présumer aujourd'hui ., elles avaient été abandonnées entièrement. La découverte de la mine d'argent des Chalanches d'Allemont en 1768, et les riches produits que cette mine intéressante a donnés pendant plus trente années consécutives , détermi-lièrent plusieurs Montagnards hardis et entreprenans à parcourir les rochers , les glaciers et les montagnes les plus escarpées, pour déCouvrir quelques mines 'nouvelles et importantes. Ce sont leurs recherches assidues et énibles qui nous ont successivement fait connaître les riches filons de plomb deGiroze , de rOurcière et de Pariset situés au milieu des

glaciers de la commune de la Grave, ceux d'argent gris ( cuivre gris argentifère) des glaciers du Villard-d'Arenne , ceux de plomb des glacieràd'Oulles et de Taillefer., ceux de l'Herpie et des grandes Rousses, enfin ceux de Freney, d'Au:ris , et des glaciers de Saint-Christophe. La proximité de ces divers glaciers, la fonte tardive des neiges, dont ces contrées élevées, souvent couvertes de frimats et inabordables pendant plus de huit mois consécutifs., la stérilité absolue des rochers, le manque de combustible', l'éloignement des villages ou des lieux' habités, enfin les épouvantables tourmentes et les avalanches aussi terribles qui ravagent ces

hautes montagnes pendant les deux tiers de l'année , ont forcé de suspendre ou. d'a.bandonner les travaux d'une partie de ces mines,

2oa EN OISANS. eu de n'y travailler que pendant la courte durée de la belle saison. Les travaux les plus anciens dont on ait quel-

ques connaissances certaines , sont ceux qui avaient été entrepris sous les Dauphins ; mais avant eux on avait déjà ouvert un grand nombre de mines ; et la tradition cite encore des mines anciennes . et abandonnées , où des .familles de faux monnoyeurs étaient retirées pour pouvoir se livrer tranquillement et avec plus dc sûreté à leur honteuse et inexcusable industrie. Les galeries de la pente occidentale des montagnes de IVlarone 'à la Garde, on été ouvertes à une époque inconnue ; elles sont hautes larges , et d'une très- grande longueur ; elles ont été ouvertes dans un filon de quartz hyalin blanc et limpide ; on s'est servi du feu, pour en faciliter l'excavation ; leur travail a dû être long et difficultueux il a dû également exiger des frais très-considérables ; on ignore aujourd'hui de quelle nature pouvait être le minerai qui y était extrait ; quelque soigneuses et assidues qu'aient été mes recherches , je n'ai pu y découvrir que de légers indices de cuivre gris argentifère, dans un quartz blanc et souvent limpide , qui présentait de magnifiques cristaux de roche ; la tradition ne nous donne aucun renseignement sur ces fouilles ; les plus anciens du pays n'en ont jamais ouï parler à leurs aïeux, qu'avec la plus profonde et mystérieuse ignorance; les archives de cette commune n'en font aucune mention ; enfla je n'ai pu, malgré nies soins, recueillir aucun renseignement sur ces mines.

Sous le Prieuré de la Garde, et sur la rive

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