Journal des Mines (1806, volume 20) [Image 78]

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SUR L'OR NATIF

Je parlerai, dans la seconde partie, de la

théorie proposée par M. Napion, dans son Mémoire sur les montagnes du Canavais (i) , qui, ayant observé que toutes les pyrites de ces contrées sont aurifères, il attribue les paillettes d'or à leur décomposition ou brisement. C'est l'opi-

nion de notre estimable collègue, le docteur Bonvoisin. Les observations que je vais maintenant com-

muniquer, me paraissent encore plus déci-

sives que les preuves alléguées par ces auteurs ;

et si les terres dont je vais parler, ne prodiguent pas en si grande quantité les paillettes d'or, elles fournissent des argumens péremp-

toires pour se convaincre qu'elles, ne découlent

certainement pas , dans les temS actuels, de quelque mine traversée par les eaux. Au Nord de la commune de Saint-Georges, arrondissement de Chivas , Département de la Doire, s'élèvent des côteaux rians et fertiles, et des collines presqu'entièrement couvertes de vignobles, qui s'étendent jusqu'à la colline plus élevée qu'on appelle de Itlacutyzano, partie en culture , partie couverte de châtaigniers sauvages , à la distance d'environ une lieue.

Pour arriver de la surface extérieure et supérieure de ces côteaux jusqu'au fond des vallons qui les coupent en différens sens , on compte, en général , trois couches bien distinctes. La couche supérieure est pour la plus grande partie argileuse ; car elle présente une terre excellente pour la fabrication de c briques et des (s) Mémoires de l'Acad. Roy. des Sciences de Turin , pour les années i785 d6 , pag. 345 , 346,

L'épaisseur de cette couche varie, dans les différens endroits , depuis trois ou quatre pieds jusqu'à 25 ou 3o. La seconde couche, qui s'étend aussi horizontalement au-dessous de la couche argileuse, a quelques pieds d'épaisseur : elle est composée d'une portion considérable de sable, de graVier, , de pierres roulées de diffé-

rente nature, argileuses, calcaires, quartzeuses dont je parlerai plus en détail dans la seconCle partie, ainsi que des débris résultant de leur décomposition et de leur brisement. La couche inférieure ou la troisième , qui forme le lit des vallons et des ruisseaux qui y coulent dans le tems des pluies , est en grande partie composée des débris des pierres argileuses et calcaires.de la seconde couche.

Les eaux des pluies causèrent, peu à peu, et suivant différentes directions, de petits ra-, vins, qui, par la chute de nouvelles pluies, la quantité et la rapidité des eaux, ont été, dans les laps des tems, succesivement dilatés et changés en vallons plus ou moins larges et profonds clans les différens endroits. Une partie des eaux pluviales de plusieurs ravins, est ramassée particulièrementdans unvallon où elle forme , pendant les orages et les longues pluies, un torrent

qu'on appelle, dans le pays, le Illerdanzone. Or, c'est principalement parmi le sable de ce torrent et des petits ruisseaux latéraux, qui se déchargent dans le Merdanzone ou dans d'autres vallons semblables, que l'on trouve l'or natif en paillettes. Mais ces paillettes proviennent-elles également des différentes couches que j'ai indiquées

ci dessus, ou seulement de quelques - unes K. 4