Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 75]

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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

CÉRUSE ET AUTRES DÉRIVÉS DU PLOMB.

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grande quantité d'azote libre et d'un peu d'oxygène et

mélange gazeux. Après avoir essayé de diverses méthodes, entre autres la décomposition de calcaires et la calcination de l'oxyde de cuivre en présence de charbon pulvérisé, M. Ozouf est parvenu à rendre tout à fait industriel le procédé des laboratoires, consistant à dégager l'acide des bicarbonates alcalins, obtenus eux-mêmes au moyen de la réaction du gaz de la combustion sur une dissolution de carbonate neutre. Les appareils de M. Ozouf fonctionnent aujourd'hui en grand, non-seulement à Saint-Denis, mais

d'oxyde de carbone, en sorte que la réaction est très-lente et tout à fait insuffisante pour déterminer l'aspiration du

aussi à Paris, oit depuis quelques mois il prépare l'acide carbonique pour les eaux gazeuses sur le pied de 250.000

La préparation de l'acide carbonique joue un rôle tellement capital dans le système de M. Ozouf qu'il paraît bon d'en dire quelques mots. On sait que d'ordinaire ce gaz est obtenu directement par la combustion du coke dans un foyer et qu'il est refoulé dans la dissolution d'acétate au moyen d'une machine soufflante. L'intervention de cette machine est alors rendue nécessaire par l'extrême impureté de l'acide carbonique, qui se trouve en effet mélangé d'une

cédé qui rendra la différence plus frappante encore. Ce procédé, qu'il nomme constant, par opposition au système actuel qui est intermittent, puisqu'on opère par cuvées successives, a déjà, paraîtil, fonctionné d'une manière satisfaisante, mais nous n'avons pas été à même d'en juger. Le principe est toujours le même : il s'agit de décomposer l'acétate tribasique par l'acide carbonique ; mais l'appareil est considérablement modifié (fig. 2). A l'aide d'une pompe aspirante et foulante, munie de deux boîtes à soupapes d'une construction particulière, on aspire simultanément l'acide carbonique et la solution d'acétate tribasique. Les deux corps se rencontrent dans la première soupape et sont immédiatement expulsés par la seconde dans un cylindre clos muni d'un agitateur. La réaction est instantanée et à peu près complète au sortir des soupapes : elle se termine, si besoin est, dans le cylindre. Les produits se rendent, de là, dans un vase séparateur, qui restitue au gazomètre l'acide carbonique en excès et écoule la dissolution dans la cuve à déposer. Les opérations se continuent ensuite comme à l'ordinaire. La pompe manoeuvre avec une vélocité d'au moins 6o coups par minute. M. Ozouf calcule que les dimensions de ses soupapes peuvent être telles, sans nuire à la réaction, qu'on obtienne un quart de litre de céruse par coup de piston. La production serait ainsi de i5 kilogrammes par minute ou de 9.000 kilogrammes par journée de dix heures. On atteindrait aisément, avec une seule pompe, le chiffre de a millions et demi à 5 millions de kilogrammes par an, qui est celui des plus fortes maisons. Par ce procédé, mieux encore que par l'intermittent, on peut avoir des sortes de céruses parfaitement régulières, à doses facultatives d'acide carbonique. Avec un semblable appareil et un séchoir mécanique bien installé, la fabrication devient tout à fait automatique et se passe à peu près absolument de l'intervention de l'ouvrier.

à 3oo. 000 litres d'acide en vingt-quatre-heures. Le coke est brûlé dans une sorte de vaste poêle en briques réfractaires garni d'une enveloppe en tôle (fig. 3). Les gaz passent dans un cylindre à eau courante ou laveur, où ils sont refroidis. De là, ils sont aspirés par des pompes à air, dont la capacité et le mouvement sont réglés de façon à faire passer par le foyer la quantité d'air correspondant à la formation du maximum d'acide carbonique, et ensuite envoyés successià travers un condenseur où s'arrête l'eau envement : traînée du laveur (de manière à ne pas altérer le titre de la solution saline); 20 à travers cinq cylindres horizontaux

communiquants, munis d'agitateurs et parcourus par une solution sans cesse renouvelée de carbonate de soude, dans lesquels se fait l'absorption de l'acide carbonique. Le dernier cylindre déverse le bicarbonate dans un bac, et est en même temps pourvu d'un tuyau ou cheminée débouchant au-dessus du toit, par où s'échappent les gaz étrangers, consistant principalement en azote. La liqueur de bicarbonate est reprise par une pompe et refoulée dans un cylindre, où elle est portée à la température de io5 degrés au moyen d'un serpentin à vapeur. Elle abandonne son excès d'acide carbonique, qui est refroidi, débarrassé de sa vapeur d'eau et finalement mis en réserve dans le gazomètre. Quant au carbonate neutre, il